Accueil > S’informer > Actualités > Nos 10 propositions pour l’avenir des terres agricoles
lundi 4 avril 2022
Les terres agricoles représentent la moitié du territoire français.
Pourtant, la terre disparaît chaque jour sous le béton, elle se dégrade sous l’effet des activités humaines, elle est partagée dans des mains toujours moins nombreuses qui décident de sa destinée. Le défi du renouvellement des générations en agriculture n’a jamais été aussi grand.
Les candidat·es aux élections présidentielles doivent prendre la mesure de ces enjeux et agir de manière ambitieuse. Le nouveau quinquennat doit être celui d’une grande loi sur les terres agricoles, permettant de s’emparer du sujet dans sa globalité.
Tous les acteurs du monde agricole et de la société civile le demandent !
Malgré les alertes incessantes, les surfaces de terre artificialisées en France progressent implacablement.
Chaque année, une surface équivalente à plus de cinq fois Paris est bâtie, revêtue ou fortement modelée par l’activité humaine. Les deux tiers de cette surface sont recouverts d’une couche imperméable, qui soustrait définitivement ou presque la terre à son état naturel.
Les choix de modèles agricoles ne sont pas neutres.
L’agriculture industrielle que nous avons développée depuis le milieu du XXe siècle produit aujourd’hui l’essentiel de notre alimentation, mais au prix d’une consommation irraisonnée de ressources naturelles, d’impacts sur la biodiversité, sur le climat et sur la santé publique.
Que faire ? Arrêtons de détruire les terres agricoles, notre patrimoine commun. Il en va de la sauvegarde de notre alimentation, du climat et de la biodiversité. Nous réclamons un moratoire sur tous les projets de rendre des terres constructibles sauf pour le logement social en zone tendue.
Que faire ? Faire de chaque nouvelle installation agricole un pas vers la transition agroécologique grâce à un dispositif de bonification fortement incitatif pour l’agriculture biologique, l’agroforesterie et les infrastructures agroécologiques. En savoir plus
Aujourd’hui, un paysan sur quatre a plus de 60 ans, et cessera son activité dans les prochaines années. Ce sont plus de 5 millions d’hectares qui vont changer de mains. Une formidable opportunité d’engager l’agriculture française sur la voie de la transition agroécologique. Or aujourd’hui, un paysan sur trois qui cesse son activité n’est pas remplacé. Sans une intervention volontariste des pouvoirs publics pour former et installer une nouvelle génération paysanne, les terres libérées continueront d’agrandir les fermes et de vider les campagnes. Renouveler les actifs agricoles est un enjeu de taille pour maintenir des territoires vivants.
Que faire ? Mettre des moyens pour accompagner l’émergence des projets agricoles, adapter la politique d’installation à la diversité des profils et attentes des candidats, renforcer et multiplier les dynamiques multi-acteurs d’accompagnement à l’installation. Diriger les aides à l’installation vers les projets les plus écologiques, ou encore pour les démarches collectives et l’installation de femmes en agriculture. En savoir plus
Que faire ? Soutenir la transmission des fermes pour éviter qu’elles ne disparaissent en accompagnant les paysans et paysannes qui vont cesser leur activité à transmettre leur ferme : anticiper la transmission, trouver des personnes pour reprendre, préparer son projet après la ferme, etc.
Des solutions comme le portage foncier existent. Elles devraient être généralisées et appliquées massivement.
Que faire ? Maîtriser les coûts d’accès aux terres agricoles en conservant le statut du fermage qui permet l’encadrement des loyers et en renforçant la régulation du prix des terres. Les initiatives citoyennes non lucratives qui achètent des terres pour permettre à des paysans et paysannes aux pratiques écologiques d’y accéder doivent être soutenues par les pouvoirs publics. La loi doit permettre de lutter contre les sociétés qui spéculent sur les terres.
Que faire ? Limiter l’agrandissement excessif des terres.
Le contrôle public de l’accès à la terre et de leur prix est contourné par des montages juridiques qui permettent l’agrandissement sans fin des fermes et la spéculation foncière. Le contrôle de ces montages juridiques doit être drastiquement renforcé. En savoir plus
L’agriculture a besoin de paysans nombreux pour répondre aux aspirations des Français d’une alimentation de proximité, plus responsable de l’environnement et de la santé. Or la terre agricole est une ressource limitée. Si sa vocation première est de nourrir la population, alors l’usage qui en est fait devrait répondre aux attentes de la société, qui doit pouvoir en délibérer collectivement, de manière transparente et démocratique. Les décisions relatives à la gestion de la terre et aux choix de son usage, au fondement du futur modèle agricole et alimentaire français, sont pourtant accaparés par une minorité de personnes.
Pourquoi : Il est aujourd’hui impossible de savoir qui sont les personnes vraiment propriétaires de terres derrière les sociétés qui possèdent du foncier.
Que faire ? Mettre en place un observatoire des marchés d’accès aux terres agricoles pour enfin connaître l’ampleur de l’accaparement des terres en France. En savoir plus
Que faire ? Pour prendre en compte les enjeux sociaux et environnementaux du XXIe siècle dans une démocratie foncière, les instances qui régulent l’accès aux terres en France doivent développer une gouvernance des terres plus participative, s’ouvrir encore plus aux organisations citoyennes et environnementales et ne plus se tenir à huis-clos. En savoir plus
Que faire ? Pour jouer leur rôle de régulation dans l’accès aux terres et de leur prix, les Safer ne doivent plus dépendre uniquement d’opérations commerciales rémunérées au pourcentage du prix des ventes. Leur mission de service publique nécessite des financements publics. En savoir plus
Ces propositions ont été développées par Terre de Liens avec différents partenaires : AGTER, les membres du Pôle InPACT et la plateforme Pour une autre PAC.
Nourri par l’expérience de terrain, ce rapport dresse un état des lieux de la situation française. Et lance un cri d’alarme : les millions d’hectares bientôt libérés représentent une opportunité unique de réorienter notre modèle agricole, mais ils constituent aussi le risque de voir s’accélérer les dynamiques de disparition des terres et des paysan·nes aujourd’hui à l’œuvre, à travers ce qui pourrait être le plus grand plan social de l’histoire.
Lire le rapport sur l’état des terres agricoles
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Préserver les terres agricoles, faciliter l’accès des paysans à la terre et développer l’agriculture biologique et paysanne, voilà les engagements qui mobilisent Terre de Liens.
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