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Rachat de terres agricoles par EDF : non au manque de clarté dans les procédures d'achat et à la flambée du prix des terres !

Publié le 21 janvier 2019 , mis à jour le 17 août 2023

Depuis le mois de septembre 2018, nous avons appris simultanément et de plusieurs sources et médias qu’EDF cherche à acquérir en toute discrétion, sur la région Centre environ 400 hectares de terres près de ses trois centrales nucléaires.

A St Laurent-des-Eaux (41), ce sont des agriculteurs qui ont reçu un courrier de la SAFER, apprenant que 116 hectares étaient convoités. A Belleville-sur Loire (18), même procédure pour 140 hectares. Pour le site de Chinon (37), 120 hectares sont « bloqués » pour EDF.

Il semblerait également qu’à Bugey (Ain), à Dampierre-en-Burly (Loiret), à Cattenom (Moselle), des terrains communaux soient appelés à être vendus ou échangés ? Là où le bât blesse, c’est que ces achats ou échanges ne sont assujettis à aucun projet clairement défini. Les médias en ont parlé. De plus, des acteurs du monde agricole se sont positionnés et proposent de signer une pétition en ligne ici.

Dans le même temps, un récent rapport parlementaire sur le foncier en France constate qu’« En 50 ans, les surfaces urbanisées ont été multipliées par deux et représentent plus de 9% du territoire. En France, 164 hectares de terre agricoles sont perdus chaque jour sous le béton, pour un total de 60 000 hectares détruits chaque année soit six fois la surface de Paris ! ». Une surface utilisée pour de grands projets qui peuvent se révéler surdimensionnés ou inutiles, voir les deux…

D’ailleurs, les Safer ont détaillé, lors de leur congrès 2018 à La Baule (Loire-Atlantique), leurs propositions pour mieux réguler le marché foncier. Selon ce rapport, « Si on continue l’artificialisation des terres au rythme actuel, dans 500 ans, il n’y aura plus aucune terre agricole en France ! »**

A Terre de Liens Centre-Val de Loire nous dénonçons l’acquisition parfois opaque de terres agricoles pour une utilisation autre que nourricière. Nous nous élevons contre les pratiques actuelles d’achat des terres agricoles alors que les fermiers n’ont pas toujours les moyens de l’acheter eux-mêmes pour en continuer l’exploitation. Nous nous élevons contre le manque de clarté autour de ces achats et de la flambée du prix des terres que cela va occasionner.

Comment agir ?
Le mode d’achat des terres par la Foncière de Terre de Liens (grâce à l’épargne citoyenne collectée) préserve les terres de l’accaparement par un seul acteur ou par des acteurs financiers qui encouragent la spéculation. Nous appuyons également l’installation de porteurs d’un projet agricole viable et travaillons avec les acteurs locaux pour la pérennité des exploitations. En région Centre-Val de Loire, nous avons acquis 11 fermes, dont 5 en 2018, 3 autres sont en cours d’acquisition. Cela représente près de 400 hectares de terres agricoles préservées de la spéculation foncière et cultivée en agriculture bio (ou en conversion) et 21 fermier(e)s motivé(e)s qui exercent leur métier, avec enthousiasme avec leurs salarié(e)s agricoles.

Pour rejoindre le mouvement Terre de Liens, contactez un groupe local près de chez vous en écrivant à l’adresse centre@terredeliens.org, ou venez nous rencontrer lors de notre prochaine Assemblée Générale le 30 mars prochain, à Pellevoisin (36).

Source :
* https://lareleveetlapeste.fr/les-terres-agricoles-francaises-vendues-a-des-societes-privees/?fbclid=IwAR0EkAnRs6i8vXz5DSE6Z9DNLPHIcJl4ZNT5T_ol8leLr5r_W2bycMKxg5w
** rapport du congrès national des SAFER, le 6 décembre 2018

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