Les fermes
Actualités

Actualités

Présentation du SDRIF-E : restons vigilant∙es pour garantir le maintien des terres agricoles franciliennes !

Publié le 7 juin 2023 , mis à jour le 17 août 2023

© Terre de Liens Rhône Alpes

L’urbanisme adore les acronymes, et en voici un nouveau : le SDRIF-E, pour schéma directeur de la région d’Île-de-France. Actuellement en cours de révision pour remplacer le SDRIF de 2013 en ajoutant un E pour environnement, ce document régira en grande partie l’avenir des terres agricoles franciliennes. Mobilisons-nous, citoyen∙nes, groupes locaux, et élu∙es pour en faire un document réellement écologique et ambitieux !

Le SDRIF-E constitue le document de référence pour la planification stratégique à l’échelle francilienne. Il vise à prévoir et maîtriser la croissance démographique, tout en limitant la consommation d’espace. Sous la forme d’une carte, il donne une vue globale du territoire actuel et de ce qu’il doit devenir. Ce constat doit ensuite être respecté localement par les documents d’urbanisme, c’est-à-dire dans les schémas de cohérence territoriale (SCoT) comme celui du Grand Paris et dans les plans locaux d’urbanisme, qu’ils soient communaux ou intercommunaux (PLU ou PLUi). Ces documents locaux ne peuvent pas définir des occupations du sol contraires à ce que préconise le SDRIF-E. Après adoption du nouveau SDRIF, certains PLUi ou SCoT devront ainsi être modifiés pour être compatibles avec ce document-cadre et décliner ses intentions. Il réglemente donc l’ensemble de l’aménagement du territoire, en autorisant ou non certains endroits à la construction, à la densification, à l’artificialisation. Il vient en effet flécher des zones préférentielles pour l’extension urbaine dans les prochaines décennies. À l’inverse, il a aussi la possibilité de sanctuariser des espaces naturels, agricoles ou forestiers. C’est là que l’enjeu de préservation de nos terres agricoles se joue !

Donnons quelques éclairages sur les objectifs environnementaux de ce nouveau SDRIF, qui a justement rajouté un « E » à son acronyme pour devenir SDRIF-environnemental (SDRIF-e). En matière de foncier agricole, il prévoit de réduire la consommation de ces terres par rapport aux chiffres actuels, en appliquant la logique de « ZAN », zéro artificialisation nette. Le SDRIF-E vise la « sobriété foncière » en fixant une réduction de la consommation d’espaces de -20 % par décennie et en sanctuarisant (seulement) 13 % des espaces naturels et agricoles, soit 160 000 ha dont 38 000 ha agricoles : on peut légitimement se demander si cette trajectoire sera suffisante pour répondre aux enjeux environnementaux. De plus, ce principe reste trompeur puisqu’il permet tout de même d’artificialiser des terres agricoles ou naturelles, dans la mesure où cette artificialisation est «compensée » par ailleurs. Terre de Liens Île-de-France revendique ainsi une proposition-phare qui est celle du ZAB, zéro artificialisation brute, qui n’ouvrirait pas cette boite de Pandore à la consommation de terres agricoles.

En tant que membre du comité des partenaires, Terre de Liens a déposé un avis complet sur ce sujet, avec des propositions concrètes pour le SDRIF-E, qui peut être retrouvé ici. La procédure de validation du SDRIF-E nécessite une enquête publique de trois mois, qui commencera en janvier 2024. Ensuite, le vote pour adopter le SDRIF-E aura lieu en juillet 2024. Il s’agit désormais de rester attentif∙ve pour que les terres agricoles soient préservées, sanctuarisées dans le futur document.

L’association compte bien se mobiliser sur ce sujet, grâce à son groupe de travail Urbanisme. Celui-ci se rapprochera des groupes locaux et de toutes les personnes intéressées pour expliquer les enjeux de ce document et construire ensemble des propositions concrètes à intégrer : des zones agricoles à préserver, des extensions urbaines à freiner, etc. Nous ne manquerons pas de vous tenir informé∙es !

Partager

© Terre de Liens 2024

En poursuivant votre navigation, vous acceptez l’utilisation de cookies