La grand-messe de l’eau réunissait, selon le chiffre officiel, 600 participantes et participants au centre de congrès de Tours le mardi 7 novembre dernier. Au milieu de cette foule hétéroclite et bruyante, une petite communauté d’environ 25 personnes identifiées par le réseau InPACT tentait de se retrouver pour le café d’accueil ou lors du buffet abondamment servi vers 13h00. Ainsi, pouvait-on (avec un peu de chance) croiser des membres d’InPACT, de Bio Centre, du Civam, de la Confédération Paysanne, de l’URGC (Union pour les Ressources Génétiques du Centre-Val de Loire), des ADEAR, de Terre de Liens, et, bien sûr, d’autres personnes plus ou moins amies, pour échanger sur la thématique proposée : « Mettre en partage les enjeux de l’eau en région Centre-Val de Loire ».
Le programme complet et très dense est en ligne sur le site de la région. De toutes les informations passionnantes qui ont été livrées, on retiendra de la matinée en plénière consacrée aux interventions et tables rondes, la belle unanimité sur le principe de « l’eau est un bien commun » ainsi que des « impératifs de sobriété tant individuelle que collective, et des impératifs d’adaptation qui nécessitent une évolution des usages et des pratiques notamment agricoles, la réduction de l’artificialisation des sols et la restauration des milieux ». Voilà qui ne fait pas de mal à entendre, même si Philippe Noyau, président de la Chambre régionale d’Agriculture, a préféré parler du gel (?) et des difficultés des agriculteurs, sans aborder les questions de qualité et de quantité d’eau, ni des impératifs d’adaptation des pratiques agricoles. On retiendra également le rapport de 101 pages fournit par le CESER et qui fait un constat sans concession de l’état actuel de la ressource et des enjeux, avec treize préconisations parmi lesquelles une « stratégie régionale de mutation des pratiques agricoles financée par des moyens suffisants ».
L’après-midi était consacré à des ateliers thématiques (agriculture et alimentation - économie et énergie – biodiversité – aménagement - gouvernance de l’eau) lors desquels, autour d’une table de 8 à 10 personnes, il fallait répondre à 4 questions sensiblement toujours identiques : « quel constat faites-vous et à quels problèmes êtes-vous confrontés ? », « quels leviers faut-il actionner ? », « quels sont les acteurs publics et privés à mobiliser ? », et enfin, « quelles sont vos attentes concernant les différents acteurs à mobiliser en premier ? ». Difficile de résumer tout ce qui s’est dit, j’ai simplement fait remarquer que les éléments qui nous étaient donnés pour aborder le sujet « agriculture et alimentation » ne donnaient aucune indication sur la qualité de l’eau, seule la quantité était abordée, et que l’enjeu du foncier agricole et du remplacement des agriculteurs partant à la retraite faisait bien partie du sujet. Lors de l’atelier sur la thématique « économie et énergie », il a été principalement question des centrales nucléaires et des pollutions dues à l’industrie.
Au final, une journée bien touffue et la satisfaction d’avoir pu croiser tous ces acteurs qui font un constat sensiblement partagé. Comme prévu, il y avait peu de place pour s’exprimer, même s’il nous a été certifié que tous les messages passés lors des ateliers seraient pris en compte. Il était toutefois important que Terre de Liens soit représenté.
Merci à Jean REMOUE pour la rédaction de l'article
