Assemblage inédit d’acteurs et actrices de la société civile, du monde agricole et de la finance solidaire, le mouvement Terre de Liens tire son originalité de l'articulation entre un réseau associatif actif dans toute la France, une entreprise d’investissement solidaire et une fondation reconnue d’utilité publique.
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Publié le 26 juin 2023 , mis à jour le 20 février 2024
La France dispose en théorie de la surface nécessaire pour nourrir l’ensemble de ses habitant·es. Mais de nombreuses concurrences d’usage s’exercent sur la terre, souvent au détriment d’une alimentation locale, de qualité et accessible : concurrence de l’agriculture industrielle, tournée vers l'exportation, concurrence de productions énergétiques ou textiles.
Avec près de la moitié de sa surface dédiée à l’agriculture, une production agricole qui pèse 77 milliards d’euros, la France est l’un des plus gros producteurs agricoles mondiaux. Comment expliquer alors que le besoin fondamental de se nourrir ne soit pas assuré pour l’ensemble de la population (22 % des ménages avec enfant sont en insuffisance alimentaire) ? C’est que l’agriculture française est largement orientée vers l’exportation. 45 % de la production de céréales, une pomme de terre sur deux, quatre litres de lait sur dix sont exportés. Au total, 40 % des terres agricoles françaises sont destinées à l’exportation. La France est donc une puissance exportatrice… qui importe des productions d’Europe et d’ailleurs. En résulte un système alimentaire fortement dépendant du transport international et extrêmement polluant.
Des solutions existent ! La relocalisation de notre alimentation, c’est-à-dire la réduction de la distance géographique entre le champ et l’assiette est une réponse à la trop grande vulnérabilité des territoires. La relocalisation doit être organisée de manière solidaire entre les territoires, qui ne sont pas égaux face aux conditions climatiques ou en termes de potentiel nourricier (surface suffisante pour nourrir sa population locale). À l’échelle européenne, le scénario Ten Years For Agroecology in Europe montre quant à lui qu’une agriculture sans intrants de synthèse permettrait de nourrir la population européenne en 2050. Ce scénario repose sur une optimisation et une réorientation des surfaces agricoles. La baisse de la consommation de produits d’origine animale permettrait d’assumer la baisse des rendements due à la généralisation de l’agriculture biologique et une augmentation des surfaces affectées à la production de protéines végétales.
Du point de vue de la santé des consommateurs, le diabète, l’obésité et les maladies cardio-vasculaires tendent à augmenter, en lien avec de mauvais équilibres nutritionnels et les risques que peuvent représenter certains produits alimentaires ultra transformés. L’usage d’intrants chimiques et de pesticides fait également peser des risques sur la santé des agriculteurs et sur la qualité de l’eau potable.
Par ailleurs, des maladies infectieuses se développent à cause de la déforestation engendrée par l’implantation de cultures intensives dans certaines régions du monde, renforçant les risques de contacts entre l’humain et des espèces sauvages porteuses de virus. Cette déforestation n’est pas sans lien avec le modèle agricole français, puisque dans le cas du Brésil par exemple, une partie de la production de soja issue de la déforestation vient nourrir les élevages français et européens.
Des solutions existent ! La production d’aliments sains et peu transformés est à privilégier, tout comme la relocalisation des productions agricoles et des liens entre agrosystèmes.
La France doit accélérer le développement des énergies renouvelables. Or certaines énergies sont directement issues de l’agriculture, comme celle issue de la biomasse, qui permet de fabriquer des biocarburants, de l’électricité grâce à la chaleur dégagée par la combustion de matières organiques (bois, végétaux, déchets agricoles) ou du biogaz issu de la fermentation de ces matières (méthanisation). D’autres sources de production ont une emprise importante au sol, comme les panneaux photovoltaïques au sol. Aujourd’hui, 2,8 % des terres agricoles sont utilisées pour produire de l’énergie, mais l’essor des énergies renouvelables pourrait impacter durablement le secteur agricole. En Allemagne, la subvention du biogaz a attiré de nouveaux investisseurs sur le terrain agricole : des milliers d’hectares ont été achetés pour produire du maïs à destination des méthaniseurs, accroissant la concurrence pour les terres et réduisant la disponibilité du maïs pour nourrir les bêtes.
Afin d’éviter la concurrence d’usage des sols, des acteurs développent des solutions pour combiner production agricole et production d’énergie solaire. Ces nouvelles pratiques font débat et la pertinence de ces dispositifs doit être mesurée à l’aune de la durabilité du système agricole associé et de l’impact sur la biodiversité et les fonctions des sols.
Des solutions existent ! Priorité doit être faite à la sobriété énergétique des secteurs les plus énergivores. Le développement des énergies renouvelables doit se faire en priorité sur des surfaces déjà artificialisées, comme les toits, un potentiel surfacique largement sous-exploité.
La CDPENAF est un observatoire des politiques publiques d’aménagement et y représenter Terre de Liens nous permet de faire valoir les valeurs de notre mouvement en matière de protection des terres agricoles nourricières. Les membres de la CDPENAF 79 sont tous animés par l’ambition de conserver au mieux nos espaces naturels, agricoles et forestiers et les débats transcendent bien souvent les querelles partisanes, syndicales ou politiques, attestant de l’utilité de cette instance collégiale dans la prise de décisions publiques.
Terre de Liens Poitou-Charente
*CDPENAF : Commission départementale de protection des espaces naturels agricoles et forestiers
Les collectivités développent de plus en plus des réflexions sur les terres agricoles, en lien avec les projets alimentaires territoriaux et la volonté de relocaliser une partie de l’alimentation. Elles ont à leur disposition de nombreux outils réglementaires, fiscaux, de planification, d’intervention ou d’animation foncière pour faire levier sur la transition agricole.
Lutter contre les inégalités sociales et alimentaires pour que les personnes qui veulent consommer des produits issus de l'agriculture biologique puissent le faire en rémunérant dignement les agriculteurs. Certaines organisations expérimentent déjà une sécurité sociale de l’alimentation.
La production d’énergie renouvelable ou de matériaux « bio-sourcés » doit être développée massivement, mais en dehors de l’espace agricole (par exemple des panneaux photovoltaïques sur les toits) ou au-dessus des espaces déjà imperméabilisés, ou comme co-produits secondaires de la production alimentaire (par exemple le bois des haies).
Interdire l’acquisition de terres agricoles par des opérateurs photovoltaïques (sociétés dont l’objet est la production d’énergie solaire) et adopter le principe de précaution sur les projets agrivoltaïques dans l’attente d’une évaluation précise de leurs effets environnementaux (biodiversité, climat) financiers (prix du foncier, production agricole) et économiques (création de valeur ajoutée).
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Pour répondre à la crise de l’agriculture et endiguer la disparition des paysan·nes, il est indispensable de mieux partager la terre. Une solution existe pour faciliter le parcours d’installation, qui doit être prise à bras le corps par le gouvernement : le portage foncier.
La France dispose en théorie de la surface nécessaire pour nourrir l’ensemble de ses habitants. Mais les choix actuels sur l’usage des terres rendent en réalité notre alimentation quotidienne dépendante de millions d’hectares cultivés dans des pays voisins et du transport international de marchandises.
PARCEL est un outil web simple, ludique et gratuit, permettant d’évaluer pour un territoire donné les surfaces agricoles nécessaires pour se nourrir localement, ainsi que les emplois agricoles et les impacts écologiques associés à d’éventuels changements de mode de production agricole et/ou de régimes alimentaires.
Les collectivités disposent de compétences pour protéger le foncier agricole. En suscitant leur action, Terre de Liens augmente l’efficacité de la mobilisation citoyenne sur le problème de l’accès à la terre. Mais comment y parvenir ?
RÉCOLTE est une plateforme collaborative qui recense des initiatives foncières très diverses partout en France.
En s’emparant de l’enjeu Eau sur ses fermes, Terre de Liens entend participer à la préservation et au partage de ce bien commun qu’est l’eau.
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