Les visages du bénévolat

Une citation qui me correspond : Marshall Rosenberg : « On a le choix dans notre vie entre être heureux et avoir raison. ». J’ai toujours eu envie de comprendre les points de vue différents, ne pas être seulement dans le « raison/tort », mais aller autant que possible vers une compréhension, un dialogue.

Pourquoi s'engager à Terre de Liens ? Parallèlement à ma profession, j’ai toujours soutenu l’alimentation biologique, les coopératives, les circuits courts. En 2005, une AMAP s’est créée à Châteauroux, et très vite, en région Centre, il y a eu des réunions inter AMAP, pour mettre en commun nos supports, nos fonctionnements, nos projets. C’est lors de l’une de ces réunions que j’ai entendu parler de Terre de Liens. La ferme Cabri au Lait venait d’être acquise par la Foncière (en 2009), avec l’appui des personnes engagées sur le 37, et d’une asso voisine TdL. Le projet de créer une association Terre de Liens en région Centre a démarré, j’ai trouvé cela très cohérent, et j’ai adhéré à l’association depuis sa création en 2010.

Est-ce que tu penses aussi que c'est enrichissant personnellement d'être bénévole ?

Oui, être actrice en tant que citoyenne dans un domaine ou un autre, rencontrer d’autres personnes, engagées sur les mêmes valeurs, au-delà du cadre familial ou professionnel, est ce qui me porte dans ma vie personnelle, et que je trouve dans plusieurs associations.

Ce qui m'a attirée dans ce projet ? Quelque chose de complet. À Terre de Liens, cela va plus loin, alliant économie solidaire, participation citoyenne, éducation populaire, préservation des terres agricoles, installation de femmes et d’hommes en agriculture paysanne et biologique. Un moyen d’agir également sur le versant politique, vers une transition écologique. Terre de Liens a mis en place des structures financières, la Foncière, puis la Fondation, pour réaliser ses projets, et a maintenu l’aspect associatif, grâce aux Associations Territoriales et à leurs adhérents, bénévoles actifs sur leur territoire, sur le terrain.

Quel projet me touche particulièrement ? Je ne parlerai pas de projet, mais de l’évolution de l’AT, comme du Mouvement. En 2010, sur la région Centre, 1 seule ferme, pas de salarié, pas de bureau sur Blois, mais des contacts déjà avec les structures partenaires, réunies dans le réseau INPACT Centre depuis 2005. En septembre 2013, c’est l’inauguration de la Maison de l’Agriculture Paysanne, à Blois, et depuis cette date, c’est à cette adresse que se trouve le bureau de TdL CVL. Entre 2013 et fin 2018, nous sommes passés de 1 ferme à 11 fermes, d’1 à 2 salariées, et à ce jour, ce sont 24 fermes TdL (bientôt 25), 52 personnes installées en agriculture, plus de 1000ha préservés, et 4 salariées. Quel chemin parcouru ! Cette croissance questionne mais ce qui est super, c’est le souhait du maintien d’une dimension collégiale et associative ; les bénévoles permettent cela, et sont la source vive de questionnements, d’évolution. Une adaptation permanente aux besoins ou projets locaux, relayés par les groupes locaux. Des formations à distance ou en présentiel, locales ou nationales, et l’accessibilité à celles-ci pour tous les bénévoles est une priorité.

Focus sur une mission en particulier : Participer au Conseil d’Administration m’a intéressée, permis d’avoir une vision globale de l’association, de rencontrer les acteurs actrices des autres départements régulièrement ; l’optique de représentants de chaque département au sein du CA s’est toujours maintenue. J’y ai participé de façon parfois irrégulière du fait de ma vie professionnelle, puis de soucis de santé, mais toujours bien accueillie, et encouragée à continuer. Merc ! J’ai repris régulièrement en 2018. Si précédemment, un temps important des réunions de CA était consacré aux projets d’acquisition de fermes, ce n’est plus le cas actuellement. Une adaptation à l’évolution de l’AT, de ses missions. Différentes commissions et/ou groupes de travail (GT) ont été créés et se répartissent les sujets à traiter, les CA sont un lieu de partage des différents aspects de la vie de l’AT : Pôle fermes (CRE, suivi des fermes), pôle administration (GT organisation, com finances, com RH), pôle territoire (GT Collectivités, GT CFR, GT plaidoyer), pôle communication, pôle bénévolat. En ce qui me concerne, je me suis plus investie dans le pôle administration. J’y ai beaucoup appris, pris conscience du rôle et des obligations d’employeur, de l’importance de la qualité de vie au travail pour les salariées, comme pour les bénévoles actifs. Pas toujours simple, et des améliorations dans notre fonctionnement sont toujours à mettre en place. Très contente lors de la dernière AG que de nouvelles personnes rejoignent le CA.

Comment concilier la vie professionnelle et la vie personnelle avec le bénévolat ? Je n’ai pas de recette. Important de s’écouter.

Pourquoi oser s'engager, que dire à qqn qui n’ose pas sauter le pas ? Je citerais Théodore Monod : « Le peu qu’on peut faire, le très peu qu’on peut faire, il faut le faire ». Si vous vous sentez attiré par Terre de Liens, n’hésitez pas, renseignez-vous, venez à votre rythme, vous trouverez certainement à vous investir dans le domaine qui vous convient.

Le bénévolat à tout âge, est-ce possible ? Oui, bien sûr ! Avec beaucoup de plaisir de croiser des jeunes qui rejoignent l’AT, de nouvelles personnes, avec une grande diversité de compétences. Important aussi d’accepter des changements d’implication personnelle. Je prévois d’arrêter ma participation au CA lors de la prochaine AG, mais resterai bénévole.

Merci à Catherine pour son témoignage