Ferme ouverte
Couddes, charmant village de 540 âmes, est situé pile poil à égale distance de Blois (31 km) et de Romorantin-Lanthenay (idem) au cœur de la Sologne viticole, sur la départementale 675 célèbre pour aller tout droit vers le zoo de Beauval. Entre cultures et bois, la commune est constituée à 98 % d’espaces agricoles et naturels et catégorisée « commune rurale à habitat très dispersé ». Loin de toute influence urbaine, on peut donc l’affirmer, « à Couddes, on est à la campagne » !
C’est là, à la ferme Fontaine, sur 34 hectares acquis par la foncière Terre de Liens, qu’Anaëlle et Maxime ont installé leur troupeau d’une centaine de brebis élevées en Bio et leur atelier de transformation en fromages. Après quelques deux ans d’intense activité et de nombreux travaux, il était temps d’inaugurer toutes les nouvelles installations qu’ils ont en grande partie construites de leurs propres mains.
Ainsi, dès 9h du matin, ce samedi 19 octobre, une petite équipe commençait à se démener pour installer tables, chaises, kakemonos, barnum, nappes, flammes, totems, affiches, banderoles, signalétique, pompe à bière, etc. ; le tout devant être prêt pour 14h00 et le fût (de bière) le fut. Pour cause de météo capricieuse pour ne pas dire très pluvieuse les jours précédents, nos hôtes avaient libéré une partie de hangar dans laquelle se nichaient bientôt les stands de l’ADDEAR 41 (Association Départementale pour le Développement de l'Emploi Agricole et Rural), du GABLEC (Groupement des Agriculteurs Biologique du Loir-et-Cher), de Nathisserie (biscuits 100 % bio, basée à Thésée), des AMAP ( Association pour le Maintien d'une Agriculture Paysanne) de Thenay, Chitenay et Faverolles, de Terre de Liens, de la librairie Inpact Centre (Initiatives pour une agriculture citoyenne et territoriale), de Cedric Lebert, producteur de miel et de vinaigre, des petits fruits du Clos Marie, et du viticulteur Gautier Félix. Une banderole indiquait la participation de la Biocoop de Montrichard à la fête. La sono était prête et la buvette aussi. Dès le début d’après-midi, les visiteurs sont venus en nombre. Émilie Laurier proposait de délicieuses tartes oignon-fromage sorties directement de son four à bois sur remorque, puis préparait du pain. La bière de la Brasserie Pigeonnelle connaissait un certain succès malgré une température de saison. Les conversations s’animaient. On pouvait y croiser par exemple Valérie Perin, de la Chambre d’Agriculture, qui anime avec Axelle certaines réunions du Projet Alimentaire Territorial du Pays des Châteaux. Sophie Toupet de la Nouvelle République qui avait édité un article très complet en amont de l’événement était aussi présente. Nos éleveurs Maxime et Anaëlle accueillaient, présentaient, faisaient visiter, mais surtout partageaient leur passion pour leur métier.
A l’heure de l’inauguration « officielle », Yves Lacoste, coprésident de Terre de Liens Centre-Val de Loire y allait de son intervention sur le ton de l’humour ponctuée de passages aériens du fils des paysans… Puis il y eut d’autres interventions : du GABLEC (Florent Bouillon), du représentant des trois AMAP, d’Olivier Pavy, président de la Ligue contre le cancer, qui ouvrait des pistes qu’il faudra explorer, et, enfin, de la LPO représentée par Fabienne Guillaubey, déléguée 41, et Didier Nabon, fondateur et ancien président. Celui-ci concluait par un beau message d’espoir : « aujourd’hui nous (la LPO) soutenons les initiatives telles que celles que Terre de Liens accompagne sans retenue. Il faut éviter la désertification de nos campagnes et préserver la souveraineté alimentaire. Nous sommes aux cotés de nos paysans de France, frappés par une météo impitoyable dont les conséquences sont dévastatrices sur toutes les productions agricoles, [...] pour réfléchir et agir ensemble pour le meilleur ! Un long chemin reste à parcourir mais là où il y a une volonté il y a un chemin ! »
Tout au long d’une journée qui s’acheva à la nuit tombée, Cyril Parmentier, multi-instrumentiste et chanteur bien connu, animateur du Jazz Club de Blois, donnait un air de fête avec ses reprises ou compositions personnelles, notamment le refrain désormais inscrit dans toutes les mémoires : « Sans paysans, on fait comment ? Sans paysans, on mange comment ? Sans paysannes, il rest’rait rien. Heureusement, y a Terre de Liens ! »
Merci à Jean pour l'écriture de cet article.
