Assemblage inédit d’acteurs et actrices de la société civile, du monde agricole et de la finance solidaire, le mouvement Terre de Liens tire son originalité de l'articulation entre un réseau associatif actif dans toute la France, une entreprise d’investissement solidaire et une fondation reconnue d’utilité publique.
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Publié le 23 août 2024 , mis à jour le 23 août 2024
Terre de Liens s’appuie « sur une dynamique associative et citoyenne » pour mettre les questions du foncier agricole et l’accompagnement des paysans et paysannes au cœur des réflexions sur la transition écologique. Cette association cherche à enrayer la disparition des terres agricoles et à réduire les difficultés d’accès à la terre pour des fermiers et fermières installé.e.s en agriculture biologique, paysanne et de proximité. Son rôle est d’accompagner les cédants, les porteur.se.s de projet et les propriétaires, de conseiller les collectivités territoriales, de sensibiliser le grand public au foncier agricole, de faire de la mise en réseau et parfois d’acquérir du foncier. Elle cherche aussi à créer du lien entre les paysan.ne.s et les citoyen.ne.s tout en développant une agriculture en respect avec la biodiversité et les sols.
« J’ai pris conscience qu’on avait perdu quelque chose d’essentiel.» Voici le déclic de François de la Monneraye, paysan boulanger, au micro de France Inter. Installé depuis 2018 à Sazilly en Indre-et-Loire sur 23 ha de terres propriétés de l’association Terre de Liens, il a planté en février 2022, 1000 arbres sur 13 ha de sa parcelle à vocation céréalière. Cette dernière à flanc de coteaux a connu d’importantes érosions du sol qui a fait glisser la terre jusqu’en bas de la parcelle, érosions causées par de fortes précipitations dues au réchauffement climatique
Pour répondre à la dégradation du champ, l’agroforesterie a été une évidence. Cette idée, François l’a eu en discutant avec les anciens du village « C’est en entendant leur témoignages où ils m’expliquaient la vie qui grouillait quand ils passaient dans les champs, le bruit des oiseaux, des insectes… qui étaient là. » La solution était trouvée : restaurer la biodiversité sur la parcelle et y améliorer le biotope (flore, faune, fonge et micro-organismes). La plantation d’arbres permet aussi de protéger le sol de l’érosion, des lessivages et d’un dessèchement, d’améliorer le rendement des cultures et rendre les terres plus fertiles sur le long terme.
Pour construire son projet, François s’est rapproché de l’AFAC (Association Française d’Agroforesterie) et de de l’association SEPANT (Société d’Etude, de Protection et d’Aménagement de la Nature en Touraine) pour les conseils techniques et la mise en place du projet, ils ont notamment aidé dans la sélection des essences, l’espacement entre les arbres, etc. Pour la mise en place technique, le réseau InPACT 37 et notamment le collectif « Aux arbres etc... » a rassemblé des bénévoles pour la plantation des arbres.
Le projet s’est concrétisé durant l’hiver 2021-2022. Une trentaine de bénévoles ont planté, dans le froid et le brouillard, 1052 jeunes arbres appelés baliveaux d’une hauteur de trente cm environ. Les plants ont été placés tous les 5 mètres sur 18 rangées, celles-ci ordonnées de façon perpendiculaire au sens de la pente afin de retenir l’eau de pluie.
Les plants sont des essences locales alternées : chêne, noyer, cormier, alisier, amandier, merisier, érable champêtre ainsi que des essences fruitières nécessaires aux pollinisateurs : néflier, pommier, poirier, prunier, noisetier. Cet ensemble répond à une volonté de valoriser le végétal local pour préserver les souches déjà présentes auparavant.
Les racines des plants ont tout d’abord été trempées dans du pralin, un mélange d’eau, d’argile et de bouse pour faciliter la reprise. Une fois en terre, chaque plant a été entouré d’une protection contre le gibier et a reçu aussi un paillage en laine de chanvre pour éviter l’enherbement au démarrage.
Malheureusement, l’été 2022 a été caniculaire et très sec. Malgré les arrosages très tôt le matin et tard le soir au pied de chaque plant, près de 30% d’entre eux n’ont pas résisté. Le remplacement de la majorité des manquants a été effectué en janvier 2024.
Au fil du temps, le système racinaire des arbres permettra de maintenir un sol vivant. La biodiversité va réapparaître avec, entre autres, les auxiliaires, les chauves-souris dont certaines espèces se développent avec ce type de milieu. Dans quelque temps, la floraison des arbres fruitiers attirera des pollinisateurs et permettra à François d’utiliser les fruits. D’autres arbres seront élagués et employés pour approvisionner en bois son four à pain.
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Au cœur du projet de Terre de Liens, les 70 bénévoles-militants sont à la fois porteurs d’un idéal pour l’avenir de l’agriculture et des terres agricoles, mais aussi acteurs de terrain menant des projets concrets pour défendre leur vision dans l'association territoriale du Centre-Val de Loire. Les référent.es fermes contribuent via l'association à acquérir des terres pour les sortir du marché spéculatif et à soutenir l'installation d'une nouvelle génération de paysans et paysannes. Ils et elles s'impliquent à chaque étape du projet selon les disponibilités de chacun.e, que ce soit dans le processus d'acquisition, le suivi des fermes ou des projets pour la préservation de la biodiversité.
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Avec la participation de François de la Monneraye. Texte écrit par Marie-Hélène Barrault référente de la ferme. Texte mis en forme par Garance Desplat. Coordination : Bamas Johana
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