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Publié le 24 juin 2025 , mis à jour le 27 juin 2025
Réflexion autour de la ferme de Brosdail
Terre de Liens s’appuie « sur une dynamique associative et citoyenne » pour mettre les questions du foncier agricole et l’accompagnement des paysans et paysannes au cœur des réflexions sur la transition écologique. Cette association cherche à enrayer la disparition des terres agricoles et à réduire les difficultés d’accès à la terre pour des fermiers et fermières installé·e·s en agriculture biologique, paysanne et de proximité. Son rôle est d’accompagner les cédants, les porteur·se·s de projet et les propriétaires, de conseiller les collectivités territoriales, de sensibiliser le grand public au foncier agricole, de faire de la mise en réseau et parfois d’acquérir du foncier. Elle cherche aussi à créer du lien entre les paysan·ne·s et les citoyen·ne·s tout en développant une agriculture en respect avec la biodiversité et les sols.
Anthony Beudet est installé à la ferme de Brosdail à Truyes depuis 2017, notamment grâce à l’achat de quelques hectares de terres par Terre de Liens pour viabiliser son activité. Il produit des cultures céréalières pour nourrir chaque année environ 3000 volailles : poulets, pintades ainsi qu’une centaine de poules pondeuses. Ces dernières sont élevées dans des bâtiments mobiles en bois qu’il peut déplacer selon des parcours arborés. De plus, Anthony s’est aussi investi dans l’apiculture avec des ruchers placés à 30 km autour de Truyes chez des collègues aussi installés en agriculture biologique.
En 2023, il décide de lancer son projet pour la plantation de haies sur ses parcelles. Ce projet est cohérent avec la manière de travailler en agriculture biologique. Les arbres ont un intérêt écologique fort sur les paysages car ils sont centraux dans l’apport de biodiversité, qualité de l’eau, sol, stockage de carbone mais aussi sur l’économie locale et l’attractivité de la région. La restauration des haies arrachées après la seconde guerre mondiale dans les campagnes françaises est au cœur des nouveaux enjeux environnementaux pour rétablir la biodiversité. Les zones de vallées bocagères stockent le carbone et représentent des zones tampons pour réguler les crues et filtrer l’eau. Elles servent aussi de protection des cultures contre les vents violents, offrent des abris pour les animaux de plein air dont les volailles pour Anthony par exemple. Les haies dans les parcelles cultivées permettent une plus grande diversité en devenant des abris pour les pollinisateurs. Le bois lui-même est une ressource humaine incomparable en produisant des fruits pour l’alimentation et du bois de chauffage et de bois d’œuvre. Face à ce nombre impressionnant d’avantages dans l’agriculture biologique, de nombreux paysans à l’image d’Anthony, portent des projets en agroforesterie.
Le projet d’Anthony est accompagné par la SEPANT (Société d’Etude, de Protection et d’Aménagement de la Nature en Touraine) pour conseiller et aider techniquement à la mise en place de ces haies. Le dossier présente plusieurs éléments importants avant de mettre en forme le projet. Tout d’abord, le choix des essences est fait selon de nombreux critères : les impacts des haies, les arbres locaux et le type de sol dans les parcelles. Ici les effets recherchés sont notamment la protection des cultures du vent, l’accueil d’auxiliaires, la protection des épandages phytosanitaires et le développement d’habitats mellifères, notamment dans le cas de l’activité d’Anthony Beunet pour ses ruchers. Il cherche aussi à connecter les différents boisements avec ces haies pas plus hautes que 10 mètres pour avoir un effet brise vent. La recherche des sols prouve qu’il existe deux types de sols qui peuvent ainsi accueillir des essences très différentes : un sol peu épais plutôt sec et argileux et un sol épais avec une bonne fertilité agricole, les deux étant plutôt neutres ou basiques. 18 essences ont été sélectionnées pour le terrain d’Anthony dont entre autre du noisetier, pommier, cerisier, sureau, érable, poirier sauvage, noyer, chêne, merisier et tilleuls. Le projet prévoit donc la plantations de 5 220 arbres, ce qui équivaudrait à 3 120 mètres plantés. Il pourrait se concrétiser en hiver 2024 ou hiver 2025 en attendant de finaliser le dossier et l’achat des plants. Ces haies nouvellement plantées pourront ainsi aider à la biodiversité de la région en amenant des abris pour les insectes, pour les volailles, en replaçant de la vie dans les champs et en permettant aux abeilles d’Anthony de pouvoir butiner les fleurs des arbres bien entendu
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