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Publié le 10 février 2025 , mis à jour le 10 février 2025
Merci à toi Alexis
A Terre de Liens, nous devons beaucoup à nos bénévoles qui s'engagent aux côtés des salarié.es pour transformer la société. Alexis à accepté de témoigner de son engagement.
J’ai 34 ans, je suis né et ai grandi en Ile de France. J’ai ensuite habité douze ans dans le Loiret avant de déménager fin 2024 dans le Loir-et-Cher.
Après avoir suivi des études scientifiques puis dans la protection de l’environnement, j’ai travaillé une dizaine d’années à l’INRA au sein d’une équipe qui étudiait les insectes de la forêt.
Je ne suis pas issu du milieu agricole mais je ne m’en suis jamais senti très éloigné : un de mes oncles est éleveur dans le Jura et je vais un maximum chez les producteurs ou au marché. En 2022, j’ai décidé de commencer une reconversion professionnelle pour devenir chevrier-fromager.
« Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu'elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde se défasse. » Cette citation qu’on pourrait croire contemporaine a en réalité été prononcée par Albert Camus lors de la réception de son prix Nobel en 1947. Je la trouve très intéressante car elle permet de relativiser face au contexte actuel et à la vision catastrophiste qu’on peut en avoir. Des grands défis ont été relevés par le passé et, sans nier l’ampleur de ceux qui nous attendent (écologique, social, politique, …), je pense qu’il serait dangereux d’opposer les générations les unes aux autres ou d’être nostalgique d’un passé fantasmé.
Le monde paysan (et agricole en général) est peu connu malgré la place qu’il occupe dans nos paysages et les difficultés récurrentes qu’il traverse. Terre de Liens (TDL) permet à tous les citoyens, quel que soit leurs compétences et leurs envies, de s’impliquer et de défendre un modèle d’agriculture qui leur tient à cœur. La place que tiennent les bénévoles est très importante et est réellement complémentaire du travail des salariées.
Par rapport à d’autres associations auxquelles j’ai adhéré, je trouve que les bénévoles de TDL ont des profils et des parcours de vie très différents. En plus de nous apporter mutuellement lors des réunions, cette diversité aide selon moi les bénévoles à s’intégrer et à se sentir légitimes pour s’impliquer dans des domaines très variés. Les bénévoles interviennent toujours à plusieurs lors d’interventions publiques, ce qui permet un tuilage et une transmission efficaces avec les plus expérimentés.
Terre de Liens a été pour moi une façon de mieux connaître le monde agricole et de me sentir acteur au-delà d’être un simple consommateur. J’avais envie de soutenir à mon échelle les paysan.es et TDL aborde un aspect que je connaissais mal : l’accès au foncier des porteurs de projet non issus du milieu agricole. J’ai ensuite découvert la diversité des actions menées par TDL (communication, chantiers sur les fermes, accompagnement de porteurs de projet comme de cédants) et ai rapidement trouvé ma place.
Même si on a envie que les causes qui nous tiennent à cœur avancent très vite (et dans le bon sens !), il faut garder à l’esprit que dans une association comme TDL, la dynamique de groupe (entre bénévoles comme avec les salariées) est très importante. Il faut aussi apprendre à déléguer, ne pas se sentir irremplaçable et avoir conscience qu’il est important de ne pas s’épuiser si on veut durer et vivre au mieux son bénévolat.
Il peut être difficile de faire le lien entre les enjeux agricoles nationaux et ce qu’il se passe au niveau local. Lors des Plans Alimentaires Territoriaux, TDL est présente et mène un gros travail de sensibilisation auprès des élus sur l’importance mais aussi les leviers d’action qui peuvent permettre de sanctuariser des terres agricoles et de relocaliser l’alimentation. Des outils comme le simulateur PARCEL sont très utiles pour rendre concrètes les problématiques de production et d’approvisionnement alimentaires à des personnes peu sensibilisées.
Dans le cadre de ma reconversion professionnelle (notamment durant mon BPREA - Brevet Professionnel Responsable d’Entreprise Agricole), j’ai côtoyé plusieurs porteurs de projet ainsi que des cédants. Cette mise en relations (avec des profils et des attentes parfois différents mais dans une vision commune) est très enrichissante et permet de mieux cerner un territoire. Le travail de veille et d’écoute est très important pour faire remonter à l’Association Territoriale des candidats et correspond typiquement à une force pour TDL et permet de mettre à profit le réseau que chaque bénévole s’est constitué.
La diversité des activités exercées par les bénévoles de TDL (veille foncière, suivi des fermes mais aussi communication, organisation d’évènements, …) permet au plus grand nombre de participer, même si on n’a pas de connaissances particulières du milieu agricole. On est toujours accompagné lorsqu’on parle de TDL : on sait pouvoir compter sur d’autres bénévoles ou des salariées pour nous transmettre leur expérience et leurs conseils.
Jusqu’à 34 ans, je peux témoigner que c’est possible ! Comme je l’ai déjà dit, les activités que peuvent exercer les bénévoles au sein de TDL sont tellement diverses que chacun peut s’y sentir bien et apporter au collectif. Les bénévoles les plus âgés sont riches de leurs réseaux, leurs connaissances et leur recul quand les plus jeunes ont une autre vision de l’engagement et de la communication pour attirer un public différent.
Merci à Alexis pour la rédaction de ce témoignage.
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