Les visages du bénévolat

Née en Indre-et-Loire, j’ai passé mon enfance dans la ferme La Chauvellière, qui a commencé sa conversion en agriculture biologique dès 1999. J’ai 22 ans maintenant et je fais des études de Développement agricole à Paris. Mon parcours universitaire est sensiblement lié à mon histoire personnelle et les réflexions que mes parents, mon oncle ou mon cousin ont eu ou ont toujours sur la manière d’être paysan ou paysanne, leurs impacts sur les terres et la manière de produire de la nourriture. C’est un métier très manuel mais les questionnements autour de cette profession vont bien au-delà de simplement cultiver du blé ou planter des carottes. Cette réflexion m’a conduite à vouloir m’engager dans ce domaine sans nécessairement devenir moi-même paysanne. Plus tard, j’aimerais travailler dans des associations qui accompagnent à la transition écologique dans le domaine de l’agriculture ou qui aident les paysans et paysannes à s’installer.

Une citation qui me corresponde

Parmi les citations qui me viennent à l’esprit, il y a celle de Frantz Fanon : « Ô mon corps, fais de moi toujours un homme qui interroge ! ». J’essaye en effet de toujours réfléchir en prenant en compte des points de vue différents, en projetant les effets de mes actions sur des temps longs et je tente de questionner le plus possible les événements autour de moi.

Pourquoi s’engager à Terre de Liens ?

Terre de Liens est une association qui est directement en lien avec mes études. En effet, j’aimerais par la suite pouvoir aider concrètement les paysans et paysannes. Terre de Liens fait un travail colossal en ce sens en protégeant le foncier agricole de l’accaparement des grandes exploitations. Pour moi, l’accompagnement de porteurs et porteuses de projet est aussi essentiel pour permettre de limiter la disparition progressive du métier agricole et pouvoir voir venir une nouvelle génération paysanne. Pouvoir se nourrir localement est un enjeu crucial et ce pourquoi je veux me battre concrètement pour mon avenir. Être dans Terre de Liens me permet d’avoir accès à beaucoup de connaissances concrètes qui s’allient parfaitement avec celles plus théoriques de l’université. Je peux ainsi mieux comprendre les enjeux agricoles à un niveau local autour du foncier, de la transmission, des outils qui existent pour protéger ce foncier, etc...

Retour sur une mission en particulier

N'étant pas toujours présente dans la région Centre Val-de-Loire,, je m’occupe plutôt de missions en distanciel. Dernièrement, j’ai aidé à la rédaction des articles qui présentaient quelques fermes Terre de Liens et l’impact du réchauffement climatique sur leurs cultures. Cela me paraît très important pour mettre en avant les paysans et paysannes, leurs travaux face aux risques futurs et aussi mettre en lumière les accompagnateurs et accompagnatrices des fermes Terre de Liens qui font un véritable travail de soutien pour s’assurer que tout se passe bien dans les fermes. Par la suite, je m’intéresse au projet Connecte qui travaille sur les moyens d’impliquer la société civile dans les enjeux agricoles. L’idée est par exemple de sensibiliser les propriétaires privés et les collectivités territoriales qui pourraient être intéréssé·e·s dans la démarche Terre de Liens pour leur foncier agricole. C’est un grand projet qui inclut plusieurs associations et qui va permettre de pouvoir mieux cibler les profils pour faire connaître Terre de Liens. Enfin, je participerai peut-être au projet RECOLTE qui crée des fiches sur des projets réussis des collectivités locales. Si ces dernières ont par exemple permis d’installer un maraîcher dans la commune ou réfléchit à l’acquisition et l’utilisation de terres agricoles pour des projets locaux, les fiches sont là pour en témoigner et peut-être, qui sait, pousser d’autres collectivités à s’engager.

Concilier vie pro / vie perso ?

La conciliation entre la vie professionnelle et le bénévolat est plutôt simple pour moi car je suis encore étudiante. Même si mon travail universitaire prend beaucoup de place, il me laisse tout de même des moments pour rédiger les articles et aussi faire d’autres activités. Néanmoins, je n’ai commencé mon bénévolat que pendant les vacances donc à voir comment cela se concilie de retour en cours.

Pourquoi oser s’engager ?

L’engagement permet pour ma part d’avoir des expériences dans le milieu qui m’intéresse professionnellement tout en ayant aussi des missions utiles pour l’association. On peut penser que le bénévolat prend beaucoup de temps personnel mais cela dépend surtout de nous. On peut s’engager selon nos disponibilités en faisant des petites actions de temps en temps comme c’est mon cas ou en s’impliquant plus régulièrement comme de nombreux autres bénévoles sur des suivis de fermes ou des créations de dossiers par exemple.

Est-ce enrichissant d'être bénévole ?

Le travail de bénévole a pour moi toujours été très enrichissant. Il permet de monter des projets, de rencontrer des personnes qui ont aussi envie de s’engager. Il donne la possibilité de participer concrètement à des actions qui nous importent. Sans le bénévolat, beaucoup de travaux de recherche et d’aides n’existeraient malheureusement pas.

Le bénévolat à tout âge, est-ce possible ?

Oui bien sûr. J’ai toujours été bénévole dans des associations étudiantes et pouvoir être engagée dans une association comme Terre de Liens ouvre aussi aux rencontres avec des personnes de différentes générations. Cela est une vraie opportunité pour moi de sortir de mon cadre étudiant et d’être en contact avec des personnes enrichissantes, très motivées et ayant des réflexions différentes des miennes. De même, les enjeux de Terre de liens comme la transmission des fermes est une question qui implique directement des personnes de tous âges et de différentes origines, en cela l’expérience Terre de Liens est aussi très riche.

Merci à Garance pour la rédaction de ce témoignage