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Publié le 5 juin 2025 , mis à jour le 5 juin 2025
Ciel chargé, terre détrempée. Sur le côté droit de la route d'accès à la ferme, trois vaches rustiques et leurs veaux broutent paisiblement, en compagnie des garde-boeufs. Nous l'ignorons encore mais nous découvrons « L'îlot 1 » où ces petits échassiers s'égaillent en « zone hydromorphe » (proche de la départementale) au voisinage des « Pie Noir ». L'ancienne buse, qui traverse la route et se déverse au coin de la parcelle D572, suscite quelques rigoles.
L'herbe y est bonne mais la parcelle est à refaire en prairie, nous précisera Maxime. « l'ancien fermier a pas mal bricolé les terres, sans les remettre à plat » dit-il. Les ornières n'y sont pas rares et le labour....un terrain de bo(xe)sses.
Nous accédons au hangar, juste en face, allégé de ces trembles trop proches qui lui « frottaient les tôles » (Maxime s'est chargé de les enlever). Un rang plus distant habille les abords.
Le parfum des balles de foin nous accueille et le sourire du fermier, content de nous apprendre que toutes les brebis vont bien, sont même en pleine forme. La qualité du fourrage y est pour quelque chose. Maxime nous en explique la texture, un savant mélange d'herbes tendres et plus fermes qui complémente harmonieusement leur ration journalière de céréales, tout aussi savamment dosée, pour le bien-être des brebis et une production optimale. Ils ont fait appel à un nutritionniste, avec profit.
Avec l'aide d'Olivier, stagiaire, les agnelages se sont bien passés et la tonte du troupeau a rythmé leurs journées de travail.
Leurs fromages, frais et affinés, yaourts, tomes et fétas se vendent bien mais les déplacements importants qu'ils induisent pour Annaëlle ravivent leur besoin de vendre sur site et de finaliser la construction du bâti magasin/fromagerie, sur la ferme.
Nous déambulons sur les terres bien ventées et sous une pluie capricieuse. Prendre des notes relève de la performance. Anne-Claire y parvient avec son smartphone et beaucoup d'obstination. L'ensemble de la ferme, sur sable et argile, est typique de la Sologne viticole, très mouillée l’hiver, et, l'été, faite de zones ultra séchantes « parce qu'en surface, c'est du sable ». Au cœur de cette « hydromorphie généralisée » seules deux parcelles – de l'autre côté du ruisseau, où se dressent des bornes de gaz – y échappent par leur consistance plus argileuse et plus lourde. Et puis, à différents endroits seuls connus des fermiers, des résurgences d'eaux souterraines donnent son nom à la Ferme : « Fontaine ».
Outre des terres « cabossées », d'autres surprises attendaient nos hôtes. De leur prédécesseur, ils ont également hérité d'un hectare de terre recouvert de plastique maraîcher. Non sans mal, Maxime a pu en enlever l'essentiel mais une partie n'a pu être retirée et se délite dans le sol (parcelle D 577). Par ailleurs, avec l'aide de son père, il a réalisé le bornage de dix hectares de terre, qui lui permet de recourir à l'électrification des clôtures à bon escient (éviter l'intrusion d'animaux sauvages tels les sangliers, par exemple). Le travail est à poursuivre.
Au cœur de leurs nombreux projets, des priorités émergent :
Au terme d'un pique-nique partagé, agréable et improvisé, nous quittons « la Fontaine » après avoir salué les brebis calfeutrées dans la bergerie et indifférentes aux caresses possibles.
Merci à Irène pour l'écriture de l'article !
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