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Actualités
Publié le 13 mai 2025 , mis à jour le 20 mai 2025
Un exemple d'agroforesterie en Île de France - la Fabrique Végétale à Lumigny (77)
En 2021, la fondation Terre de Liens a lancé un programme « Biodiversité » : il s’agit avant tout d’encourager les agriculteurs à adapter leurs pratiques. En Ile de France, plusieurs fermes Terre de Liens sont impliquées.
Depuis la seconde moitié du 20ème siècle, l’agriculture intensive et l’artificialisation des sols a largement contribué à une perte de biodiversité [1]. Elle est pourtant essentielle pour la pollinisation (en Europe, 84 % des espèces végétales cultivées dépendent directement des insectes pollinisateurs) [2], la fertilité des sols, la prévention des inondations et le maintien de la qualité de l’eau, le piégeage du carbone… La biodiversité peut se décliner à différents niveaux :
[1] Une étude récente, la plus vaste et la plus complète à ce jour sur les oiseaux en Europe montre que le nombre d’oiseaux a décliné de 25 % en 40 ans sur le continent européen, voire de près de 60 % pour les espèces des milieux agricoles. L’agriculture intensive est la principale pression associée au déclin des populations d’oiseaux. >>> en savoir +
C’est l’axe privilégié par le programme national : « rendre la ferme un milieu vivant », favoriser une diversité et hétérogénéité d’habitats favorables à une flore et une faune riches et variées, maintenir des zones non cultivées en proximité de zones cultivées : « réensauvager » la ferme en quelque sorte, abandonner la culture du « propre » qui a prévalu tout au long de la deuxième moitié du 20ème siècle!
De nombreuses études scientifiques [3] ont démontré l’intérêt de la haie. Elle constitue l’un des moyens les moins onéreux, les plus rapides et efficaces pour restaurer la perte de biodiversité dans les paysages agricoles ; aussi, elle contribue efficacement à la lutte contre le réchauffement climatique.
Pourtant, alors que la PAC [Politique Agricole Commune] interdit l’arrachage des haies depuis 2015, elles continuent à régresser. Entre 2006 et 2021, on constate une perte de 15 % de haies et d’arbres d’alignement, passant de 1.003.028 ha à 859.350 ha [5]. Et leur état est loin d’être satisfaisant : elles sont souvent vieillissantes ou dégradées du fait d’un entretien mécanique de mauvaise qualité.
Inciter et aider les fermiers à créer de nouvelles haies, restaurer les haies existantes, identifier des filières de valorisation (bois-énergie, litière pour les animaux d’élevage…), former à l’entretien durable des haies : c’est la priorité du programme national, conduit avec l’appui de AFAC – Agroforesteries, premier réseau agroforestiers de France.
[3] On pourra par exemple se référer au programme RESP’HAIES, (2019- 2022) coordonné par l’AFAC – Agroforesterie. Pour en savoir plus : https://afac-agroforesteries.fr/resphaies/.
[5] Voir le rapport du Conseil Général de l'Agriculture, de l’Alimentation et des Espaces Ruraux : « La haie levier de la planification écologique » - mai 2023), et notamment l’annexe 7 p.79. Pour en savoir plus : https://agriculture.gouv.fr/la-haie-levier-de-la-planification-ecologique.
L'association régionale Terre de Liens Île-de-France accompagne le développement de projets qui favorisent la biodiversité dans les fermes Terre de Liens de la région. En 2023, trois fermes ont pu bénéficier du soutien financier proposé par le programme national pour la mise en place de projets agroforestiers : la ferme de Toussacq à Villenauxe-la-Petite (77),la Fabrique Végétale à Lumigny (77) et la Ferme Bois des Folies à Chevannes (91).
Les diagnostics sont réalisés par l’association Agrof’Île, qui œuvre pour la transition agroécologique et la valorisation de l’arbre en Île-de-France ; elle assure aussi l’accompagnement technique des projets. Quant aux plantations, elles sont réalisées par les fermiers ou par des prestataires ; des chantiers participatifs sont organisés régulièrement, permettant aux bénévoles et aux habitants du territoire de participer activement.
En 2024, Terre de Liens Île-de-France accueillait une stagiaire dédiée sur le volet biodiversité, Candice Lescop, pour une durée de quatre mois (mars à août). Elle a été à la rencontre des fermiers et fermières et d’autres acteurs en lien avec la mise en place de pratiques agricoles favorisant la biodiversité. Retrouvez le résultat de ce travail dans l'article mentionné ci-dessous "Biodiversité à la ferme : enquête auprès de nos fermiers en Île-de-France".
Pour en savoir plus sur le programme national Biodiversité de la Fondation Terre de Liens qui comporte bien d’autres volets –travailler sur la biodiversité fonctionnelle, favoriser les communautés d’échanges entre paysans, se rapprocher des acteurs de la protection de l’environnement, former et impliquer les bénévoles, construire un plaidoyer - rendez-vous sur le centre de ressources de Terre de Liens, où vous trouverez une page dédiée à ce programme.
Ces fiches vous permettront d'explorer des pratiques concrètes et des enjeux, à l’interface entre biodiversité et agriculture dans les fermes Terre de Liens en Île-de-France. Recherche en agroécologie, connaissance des auxiliaires de culture, préservation des sols et de la ressource en eau, projets agroforestiers … les exemples sont nombreux dans notre région.
De nombreuses études scientifiques ont démontré l’intérêt de la haie. Elle constitue l’un des moyens les moins onéreux, les plus rapides et efficaces pour restaurer la perte de biodiversité dans les paysages agricoles ; aussi, elle contribue efficacement à la lutte contre le réchauffement climatique. Le drainage souterrain est incompatible avec l’agroforesterie, en raison du risque de bouchage des drains par les racines... mais des solutions existent.
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