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En balade à la ferme du Bois des Folies, avec Audrey et ses brebis !

Publié le 15 octobre 2025 , mis à jour le 16 octobre 2025

© Sandrine Mulas

Audrey Garcia est ­­bergère depuis cinq ans déjà, installée à la Ferme du Bois des Folies où elle élève son troupeau de brebis et produit du fromage. Avant, elle était écologue, chargée d’études pour protéger les milieux humides et pour évaluer l’impact du pâturage sur les écosystèmes.

La conclusion de tous mes rapports, c’était qu’il est préférable de développer le pâturage extensif et de limiter l’utilisation des produits phytosanitaires... Maintenant que je suis bergère, j’applique ce que je conseillais aux autres de faire !

À l’occasion de la fête à la ferme en septembre, nous partons en balade avec Audrey à la rencontre de son troupeau : une centaine de belles brebis laitières de race rustique aux couleurs variés, sans compter les moutons et les agneaux.

Visite de la ferme, 20 septembre 2025 © Sandrine Mulas pour Terre de Liens Île-de-France

Le pâturage est extensif, la rotation est organisée sur des petites parcelles. Cette conduite permet une régénération naturelle des prairies et une mosaïque de milieux qui apporte des menus variés, équilibrés et à la carte pour les brebis : graminées, autres plantes vivaces ou annuelles en fleurs ou en graines ...il y en a pour tous les goûts ! « Je bouge les clôtures, le pâturage tourne en petits parcs. Ainsi les brebis mangent ce qu’elles aiment, et je réduis les risques sanitaires provoqués par les parasites dans les excréments : on bouge, donc il y a moins de risques qu’elles se contaminent ».

Une biodiversité remarquable

Le pâturage extensif aide à maintenir un milieu favorable pour certaines espèces protégées comme l’étoile d’eau, une plante rare et en régression sur l’ensemble du territoire français, essentiellement du fait de la dégradation ou de la destruction de ses habitats. Cette plante aime les zones humides et craint la concurrence d’autres espèces : les brebis sont ici ses alliées, car elles mangent la concurrence !

Autre exemple, la pie-grièche grise est une espèce d’oiseau protégée qui se plaît bien dans les pâturages du Bois des Folies : c’est pour elle un milieu idéal, de plus en plus rare. Voici ce que nous dit la Ligue de Protection des oiseaux à son sujet : « Depuis une cinquantaine d’années, les paysages favorables à la Pie-grièche grise sont bouleversés par les développements continus de l’agriculture industrielle. Les milieux diversifiés, engendrés par une agriculture extensive concernant la [GD1] [c2] polyculture-élevage, ont progressivement disparu, surtout aux basses altitudes. Dans plusieurs régions de plaine (le Bassin parisien, le Nord-Est ou le centre de la France), le paysage se compose aujourd’hui presque exclusivement d’une succession de milieux totalement fermés (forêts) et de milieux totalement ouverts (terres arables). Des espèces comme la Pie-grièche, inféodées aux milieux semi-ouverts ou intermédiaires ne peuvent plus se maintenir en raison d’une disparition de leurs habitats. » Lire l’article complet sur le site de la LPO

Le troupeau d'Audrey © Sandrine Mulas pour Terre de Liens Île-de-France

Il est vrai que, le paysage à la ferme du Bois des Folies est diversifié : prairies, bosquets, haies, arbres et étangs font de ce site un lieu riche en biodiversité, agréable à toutes les saisons pour les brebis.

Il y a aussi un intérêt agronomique à préserver la diversité des écosystèmes dans les pâturages, à laisser voire planter des arbres et des buissons : en cas de forte chaleur, les animaux peuvent s’abriter à l’ombre. Les rendements de lait sont moindres quand les animaux ont trop chaud.
Audrey Garcia

Éléveuse de brebis, ferme du bois des folies

Le lait, la laine et le fromage

Les taches de couleur verte sur les brebis permettent à Audrey de reconnaître les brebis qui font une pause pour la traite, au regard de leur état de santé ou des besoins des petits © Sandrine Mulas pour Terre de Liens Île-de-France

C'est au mois de février que les brebis mettent bas : les petits sont séparés de leur mère progressivement, ils ne sont pas désocialisés du troupeau et continuent d’être nourris par Audrey avec le lait de leur mère.

Le fromage est produit de mars à octobre, avec du lait cru et entier, de la présure et une petite touche de sel de Camargue. Le lait, ce n’est pas toujours le même : il est plus gras en février, plus léger ensuite, plus fleuri ou plus sucré, suivant les besoins des agneaux : le goût du fromage évolue un peu en conséquence !

Nous ne pouvons que vous souhaiter d’avoir le plaisir d’en goûter vous-mêmes ! Les fromages de Audrey sont en vente en AMAP, dans certains marchés et commerces locaux, comme l’EPI des marais à Mennecy.

Une partie de la laine est transformée à la Ferme à laine en Bretagne ; elle est utilisée aussi pour le paillage et pour la fabrication d'isolants thermiques dans le bâtiment.

Aussi, nous vous invitons à découvrir l’association Défilaine, qu'Audrey a créé avec son amie Cécile Hignard : https://defilaine.wordpress.com/a-propos/

Produits laitiers © Sandrine Mulas pour Terre de Liens Île-de-France

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