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Préserver l'eau

Publié le 28 décembre 2022 , mis à jour le 3 janvier 2023

Le dernier rapportage sur l’état des masses d’eau en France en 2019 met en évidence que seules 44,7 % des eaux de surface sont en bon état chimique et 70,7% des eaux souterraines. En cause, deux polluants majeurs : les pesticides, présents dans 97% des eaux de surface (Source : IFEN) et les nitrates (plus de 60% des eaux souterraines dépassent le seuil de la présence naturelle de nitrates dans les nappes).

Vue sur l'étang de Maubusson © Hadrien & Audrey RALISON-YON

Retour aux sources

Au milieu des Trente Glorieuses, alors que le concept d’environnement n’existe pas encore, un constat est fait : le pays court vers une crise de l’eau. En plein essor, l’industrie et l’agriculture ont soif et rejettent des polluants dans les rivières et les nappes. En parallèle le pays accélère son urbanisation avec une artificialisation qui bloque la fonction filtrante des sols et laisse ainsi s’écouler des eaux chargées directement vers les rivières. La précieuse ressource est menacée, tant en quantité qu’en qualité.

En 1964, la première loi sur l’eau est votée. Elle dessine un découpage géographique en sept bassins versants, des systèmes écologiques cohérents. Cette approche par bassin est la pierre angulaire de la politique de l’eau en France. Sur chacun d’eux un Comité de bassin, sorte de « parlement de l’eau » regroupant collectivités, État et usagers, définit un schéma pluriannuel d’aménagement et de gestion des eaux. D’autre part, une agence financière de bassin renommée Agence de l’eau en 1992, assure la mise en place technique et financière des actions pour protéger la ressource, notamment en participant à l’acquisition de fermes par Terre de Liens !

La bio pour préserver l’eau

Le souhait d’améliorer la fertilité naturelle de la terre en respectant les ressources qu’elle abrite est présent dans toutes les installations agricoles de Terre de Liens. Il est acté par la mise en place d’un bail environnemental qui lie le fermier à Terre de Liens et qui indique qu’une agriculture répondant a minima au cahier des charges de l’agriculture biologique doit être pratiquée sur la ferme.

Ainsi, désherbants, pesticides et engrais de synthèse y sont interdits, même si le cuivre et le souffre, qui ne sont pas de synthèse, sont autorisés. En agriculture biologique, les apports d’azote sont plus faibles et limités à l’azote fixé naturellement par les racines des légumineuses et à l’azote organique des déjections d’élevages épandues sur les terres (fumier, compost…). Les engrais et pesticides qui polluent l’eau sont remplacés par diverses pratiques : désherbage mécanique, semis directs, cultures intermédiaires ou rotation longues pour éviter l’usage de désherbants ; maintien des haies ou de bandes enherbées pour accueillir des prédateurs naturels à certains ravageurs à la place des insecticides, etc.

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Exemple sur la ferme de François dans le Calvados

Maîtrise et usage de la terre

Il n’est pas anodin que sur les six Agences de l’eau en France métropolitaine, trois ont déjà apporté des subventions conséquentes à Terre de Liens pour l’achat de terres, parfois jusqu’à 70% de leur valeur. Cela témoigne de la capacité du mouvement a rallier des partenaires institutionnels de taille, partageant sa volonté de concilier amélioration de la fertilité des sols et préservation des ressources naturelles. Ces partenaires participent ainsi à faire avancer le débat en considérant que la maîtrise (acquisition) et l’usage (mise à bail avec des clauses environnementales) du foncier agricole sont des leviers efficaces et pertinents pour la préservation de l’environnement. C’est aussi pourquoi à sa création, la Fondation Terre de Liens a invité l’Agence de l’eau Seine-Normandie (AESN) à faire partie de de son conseil d’administration, auquel elle siège toujours aux côtés des Conservatoires d’espaces naturels (CEN).

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