Assemblage inédit d’acteurs et actrices de la société civile, du monde agricole et de la finance solidaire, le mouvement Terre de Liens tire son originalité de l'articulation entre un réseau associatif actif dans toute la France, une entreprise d’investissement solidaire et une fondation reconnue d’utilité publique.
Partout en France métropolitaine, Terre de Liens agit pour préserver les terres agricoles. Découvrez notre réseau de fermes.
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Publié le 24 novembre 2022 , mis à jour le 30 août 2023
La biodiversité, que l'on croyait commune, connait une érosion sans précédant. En moins d'un demi siècle, la taille moyenne des populations de vertébrés sauvages dans le monde a décliné de 69% : mammifères, oiseaux, reptiles... (Source : WWF). Et dans nos champs, c'est le même constat : en France, près de 40% des oiseaux des zones agricoles ont disparu en 30 ans et les populations d'insectes s'effondrent.
L'agriculture est un secteur ayant un impact majeur sur le déclin de la biodiversité : elle impose une pression sur les ecosystèmes en changeant l'usage des terres, elle peut avoir des impacts négatifs à cause de pratiques néfastes (utilisation des pesticides etc.)
Mais elle peut aussi être une solution ! Via le maintien de milieux semi-naturels, la réalisation de "corridors biologiques" ou encore la préservation des ressources génétiques végétales et animales. Le maintien d’infrastructures agroécologiques non cultivées (haies, mares, bandes enherbées et fleuries, murets en pierre sèche… ) dans une exploitation permet de conserver de nombreuses espèces (pollinisateurs, microfaune et microflore du sol) et de contribuer à maintenir un équilibre entre ravageurs des cultures et auxiliaires. Ces milieux semi-naturels contribuent aussi à la préservation de la qualité de l’eau et à la protection du sol. Ils jouent un rôle majeur dans la diversité des paysages.
Les fermes ne sont donc pas le problème, mais une partie de la solution. Finie la vision qui opposait les zones de production et les zones à vocation naturelle. Non seulement chaque parcelle agricole dispose d'un certain intérêt pour la biodiversité, mais les secteurs dits "non productifs" ne sont pas sans intérêt agronomique, puisqu’elles sont des zones refuges pour les auxiliaires de l’agriculture.
A cet enjeu de préservation de la biodiversité, s’ajoute l’enjeu d’adapter nos modes de production au changement climatique. A cet effet, selon l’IPBES (Intergovernmental Science-Policy Platform on Biodiversity and Ecosystem Services), plus les fermes intégreront la biodiversité, plus elles seront résilientes face aux effets du changement climatique.
Les fermes acquises par Terre de Liens sont mises en location à des agriculteurs et agricultrices aux pratiques respectueuses de la nature et des ressources naturelles, via la signature d'un bail rural environnemental.
Ce contrat a été conçu pour s’assurer que les fermiers adoptent des pratiques répondant au cahier des charges de l’agriculture biologique et soient respectueuses de l’environnement. Ainsi aucune ferme Terre de Liens n’a recours à l’utilisation de pesticides ou d’herbicides, identifiés comme responsables du déclin majeur de la biodiversité et mettant en péril les écosystèmes. De même, par ce contrat, les fermiers s’engagent à maintenir les espaces semi-naturels comme les prairies, les mares ou les haies, qui sont de véritables refuges pour la biodiversité.
L’impact positif du modèle Terre de Liens sur les fermes a même été étudié par le ministère de la Transition écologique et solidaire (MTES) en utilisant des diagnostics agro-environnementaux (DIALECTE) réalisé sur 27 fermes Terre de Liens. La note thématique « biodiversité » obtenue s’élève à 51 sur 100 contre 35 sur 100 pour les fermes traditionnelles. La part importante d’infrastructures agroécologiques dans les exploitations et l’absence d’utilisation de produits phytosanitaires contribuent très favorablement à ce score. En ce qui concerne les productions, la plupart des fermes de Terre de Liens sont très diversifiées. Elles associent souvent polyculture et élevage, permettant une plus grande autonomie alimentaire des animaux, et présentent une part plus importante de légumineuses caractéristique des systèmes en agriculture biologique (21%), ce qui présente des avantages. Voir le rapport ici.
Par ailleurs, pour suivre l’impact plus précisément au niveau des sols, Terre de Liens a créé le diagnostic Humus, qui permet de suivre des indicateurs comme la faune épigée (qui vit à la surface du sol), endogée (qui vit à l’intérieur du sol), ou l’état des racines.
Pour aller plus loin, et constatant la volonté et l’engagement des fermiers Terre de Liens, la Fondation Terre de Liens a décidé en 2021 de créer un Programme Biodiversité pour accompagner les fermiers à mieux prendre en compte la biodiversité dans les fermes.
Financé par les fondations Léa Nature/Jardin BiO, Natixis et Ginkgo et par le fonds de dotation Domorrow, ce programme a pour objectif :
Ce Programme d’action de 1,1 million d’euros s’échelonne de 2022 à 2025 et nous permettra de financer des diagnostics et des actions concrètes en faveur de la biodiversité dans 80 fermes.
« On a décidé de mettre en place des actions de biodiversité parce qu'on trouve que c'est important lorsqu'on fait partie d'un écosystème, on s'en nourrit, on en profite, et le nourrir en retour fait partie du jeu. »
Nina, fermière Terre de Liens très engagée pour la biodiversité
Une agriculture alliée de la biodiversité, c'est possible
Pour Sébastien, un autre fermier Terre de Liens, « l’amélioration de la biodiversité est indispensable au vu de mon système : agriculteur bio sans intrant du tout. Le travail avec les auxiliaires de culture a l’avantage de réduire la pression des ravageurs sur la ferme, ce qui est précieux. Les aménagements à réaliser pour les attirer sont simples : des nichoirs et des perchoirs, des haies, des talus… »
Et Jacques de conclure : « Une ferme Terre de Liens est par nature connectée à la nature et respectueuse de son environnement. La production répond au cahier des charges de l’agriculture biologique, mais cela va au-delà. Les fermiers ont envie de préserver le vivant et les ressources naturelles. Un autre modèle agricole est possible, conciliant agroécologie, préservation du vivant et des ressources naturelles et équilibre économique. »
Pour accompagner nos fermiers et toute personne intéressée par le sujet, nous avons lancé un cycle d'échanges sous la forme de 5 webinaires. A voir ci-dessous !
Cycle d'échanges : pratiques paysannes et vie sauvage
Pour nous aider à démultiplier nos actions en faveur de la nature, les fondations Léa Nature/Jardin BiO, Natixis et Ginkgo, ainsi que le fonds de dotation Domorrow nous soutiennent financièrement.
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