Les fermes
Actualités

Actualités

Equilibre entre la lutte et la tolérance : Sylvie nous raconte les JNB 2023

Publié le 17 janvier 2024 , mis à jour le 17 janvier 2024

© TDL-Fédération-Hubert PERRY-GIRAUD

20, 21 et 22 octobre 2023, Journées Nationales des Bénévoles TDL, au Chateau de La Turmelière à Liré, Orée d’Anjou.

Les JNB TDL ? J’y étais. Pas vous ?!

Venez, je vous emmène découvrir, en quelques épisodes, les interventions et les ateliers du programme de ce week-end qui s’annonçait intense et passionnant.

Vendredi 20 octobre, 16:00 « rencontre de terrain, balade dans le vignoble nantais ».

Hélas, moi qui pensais visiter un vignoble - pour changer ! -, je n’avais pas lu avec assez d’attention l’intitulé de la proposition qui précisait : « à la rencontre de Terre en Vie ». Un grand classique pour ce qui me concerne ;)

Ce fût néanmoins une belle rencontre avec Cédric, éleveur de jolies volailles destinées à la consommation à la ferme du Vigneau et la découverte de l’association Terres en vie.

Composée d’agriculteurs et de citoyens, cette association est née en 2017. Ces acteurs de la remise en culture de friches viticoles regroupent des parcelles délaissées, les remettent en état, les convertissent en bio, les cultivent avant de les louer puis de les vendre aux paysans ou à la SCIC « Passeurs de Terre » (société coopérative d’intérêt collectif), outil local de TDL Pays de Loire. Le tout en concertation avec les agriculteurs, les élus, les citoyens qu’ils sensibilisent inlassablement.

Vendredi, 19:15 « installation »

Arrivée dans le hall de l’imposant château de La Turmelière, tout à côté des ruines de celui où naquis l’auteur du fameux « Heureux qui comme Ulysse… ». Cela bruisse de monde et d’échanges. Les bénévoles Pays de Loire accueillent, donnent un badge, expliquent, font émarger la première salve de participants à ces journées. Certains monteront l’escalier monumental pour accéder à leur lieu de repos. D’autres, dont je suis, repartiront avec un plan et une lampe de poche, à la recherche d’un gîte caché dans le grand parc. Arbres centenaires, tombée de la nuit, vent puissant, on n’y voit goutte ! Me revient à l’esprit l’atmosphère de Manderley, le manoir du roman Rebecca… Mais vite, se dépêcher de poser le sac pour revenir dîner rapidement avant le début d’une première conférence sur l’eau : on n’est pas là pour s’amuser !

Et puis, Geneviève B., présidente de la Fédération TDL nous attend pour nous accueillir officiellement et lancer le programme des réjouissances. Elle rappelle que notre association, qui a 20 ans cette année, a bien grandi. Elle nous invite à developper la dynamique citoyenne ainsi que le plaidoyer pour que cesse l’agrandissement « fou » des fermes (davantage de petite surfaces, plus de paysans, moins de machines) autour du projet de PLOAA (Pacte et de Loi d’Orientation et d’Avenir Agricole). Nous, les bénévoles avons toute notre place pour faire bouger les lignes et plus encore…

Vendredi 21:00, « Et si on pouvait cultiver l’eau ? »

Titre poétique pour des informations plutôt alarmantes au cours d’une rencontre avec 3 acteurs du Pays de Loire, chacun très actif au sein une association au rôle déterminant pour la préservation de l’eau et de l’agriculture autrement : Franck M. (Bretagne vivante), Fréderic S. (Paysans de Nature), Christian B. (co-président de TDL Pays de Loire).

Franck nous explique la complexité du système de surveillance de l’eau, et surtout pourquoi un arrêté préfectoral concernant l’usage de l’eau potable a été émis le 17 octobre dernier (n°2023/SEE/0189) pour le département de la Loire Atlantique : remontées de boues de plus en plus haut en amont de la Loire rendant le captage de l’eau très difficile voire impossible, nappes phréatiques et Erdre polluées :(((

Christian qui élève des vaches laitières est fils de paysans. Il nous parlera de son parcours, de ses choix, de sa ferme de La Riglane. Il évoquera longuement les cycles de l’eau, le petit (circuits de l’eau potable et du traitement des eaux usées) et le grand (cycle naturel sur la Terre), rompus par : la déforestation planétaire, le remembrement, l’usage des tracteurs, l’agriculture intensive… Et avec tout autant de passion, de ce qu’il faut faire pour enrayer ce cycle infernal : ralentir, répartir, infiltrer et stocker l’eau, recréer une forêt diversifiée en évitant les conifères et faire pousser des prairies vertes par rotations.

Frédéric, éleveur de maraîchines (vaches du marais), nous parle de sa ferme au Querruy Sellier (GAEC La Barge), dans une région de marais salants. Il est membre de cette association nationale qui met en relation naturalistes, paysans et autres citoyens afin de multiplier les espaces dédiés à la conservation des espèces sauvages en voie de disparition. Il nous explique comment il a réduit sa production et surtout comment, en comblant son terrain, 30% de ses terres sont inondées l’hiver et permettent de faire revenir le vivant (insectes, oiseaux…). C’est, lui aussi, un homme très engagé pour des valeurs essentielles.

JNB 2023 - le groupe se réunit pour une photo finale © TDL-Fédération-Hubert PERRY-GIRAUD

Samedi 21 octobre, 9:30 « démarches d’émancipation et de transformation sociale : pratiques d’éducation populaire et liens avec d’autres stratégies »

L’éducation populaire… Mais kézako, l’éduc pop ? Moi, j’avais répondu « connaissance zéro » au questionnaire sur le sujet…

Adeline de Lépinay nous dit qu’il n’y a pas de réelle définition, et qu’on ne peut que s’émanciper soi-même et en 2 étapes : émancipation dans sa tête (« prendre conscience » pour sortir des normes, de la croyance qu’on ne peut pas changer), émancipation dans ses actions (lutter contre le sentiment de ne plus avoir de prise sur quelque chose). La désobéissance fait partie de l’EP (« Organisons-nous ! »). Comment accompagner une émancipation collective ? Pas de recette toute faite : il faut partager ses expériences, pratiquer ensemble, collectivement… La salle s’échauffe, s’agite, chacun parle avec son voisin. C’est sûr que les propos d’Adeline ne laissent personne indiffèrent. Un joyeux brouhaha s’installe… L’heure de la pause ?

Adeline va faire revenir le silence tout en douceur, d’une manière très personnelle, difficilement reproductible : en chantant a capella un chant engagé « Notre Dame des Oiseaux de Fer » dont vous pourrez retrouver les paroles sur la Toile ;) C’est un moment magique : le silence est revenu, les mots résonnent et font vibrer l’auditoire conquis. Un torrent d’applaudissements conclut la première partie de son intervention.

Adeline nous présentera ensuite un bref historique des traditions d’éducation populaire ainsi que des stratégies pour s’organiser collectivement. Bataille culturelle (faire évoluer les analyses et les normes), bataille matérielle (faire bouger concrètement les choses), le tout en ayant conscience de l’importance de l’enjeu du nombre et du collectif. En fait, l’EP est un processus diffus qui est partout quand on essaie d’agir sur la société. Ainsi, les mouvements de lutte (syndicalisme, solidarité militante, …), les mouvements de changement de pratiques (auto gestion, démocratie directe…), ainsi que les activités telles que l’école, le journalisme, le travail social… peuvent être des cadres alternatifs pour l’éducation populaire, dès lors qu’on y crée des espaces pour la discussion, le débat. L’essentiel n’est pas le lieu mais la pratique ! Ouf, je faisais de l’éduc pop sans le savoir, un peu comme monsieur Jourdain et sa prose ;)

Je conclus ce chapitre avec un mantra d’Adeline : SE FORMER, SE DEFORMER, SE TRANSFORMER

Avant le déjeuner au château, va suivre un travail en sous-groupe à 5 bénévoles + 1 salarié(e). Le but ? Nous faire réagir sur ce que nous venons d’écouter et identifier par des exemples concrets comment on pratique l’éduc pop à TDL. Restitution de la cogitation selon le modèle : « On est fier de… , on propose que…, on voudrait qu’on réfléchisse à… ». Une quinzaine de paper board sont ensuite affichés dans la salle avec des projets/outils communs mais pas que…

Voici une illustration pour chaque thème abordé :

  • on est fier de réfléchir ensemble (bénévoles, salariés, PP)
  • on propose moins de visio, plus de convivialité
  • on voudrait qu’on réfléchisse à : comment aller à la rencontre d’un public non acquis et sortir de l’entre soi ?

JNB23 - la ruche des idées © TDL-Fédération-Hubert PERRY-GIRAUD

Samedi, 14:00 Conférence gesticulée : « De la fourche à la fourchette… NON ! L’inverse ! Pour une sécurité sociale de l’alimentation »

Avant d’entrer dans le vif du sujet, deux définitions.

« une conférence gesticulée c’est une prise de parole publique sous la forme d’un spectacle politique militant… »
de L’ardeur, association d’éducation populaire politique
« une conférence gesticulée, c’est la rencontre entre des savoirs chauds (savoirs de vie et savoirs populaires utiles à l’action collective) et des savoirs froids (savoirs théoriques et politiques). Cela ne donne pas des savoirs tièdes… Cela fait de l’orage ! »
de Franck Lepage, membre de l’ardeur et initiateur des CG

Où je comprends qu’il n’est pas nécessaire d’être dans une posture académique pour délivrer un message important. Oui, on peut enseigner et tenir en haleine son auditoire avec un sujet sérieux (la faillite de notre système agricole et son alternative) tout en faisant, un peu, le pitre !

Après avoir succinctement rappelé les méfaits de l’industrie agroalimentaire et les limites de l’agriculture bio telle qu’elle est pensée aujourd’hui car on ne se pose pas les bonnes questions et que le système est biaisé puisque de trop nombreux agriculteurs produisent de la qualité mais ne parviennent pas à vivre de leur travail ( « Reprendre la terre aux machines »), Mathieu Dalmais fait chanter la salle entière - si, si, car tout le monde connait les paroles de la chanson écrite par JJG pour les Restos du Coeur ! -, pour nous amener à réfléchir à comment faire pour lutter contre la pauvreté alimentaire et mettre en place la sécurité sociale de l’alimentation, selon les préceptes d’Ambroise Croizat, le père de la sec soc. Avec sa phrase : « Moi, la lutte contre le gaspillage alimentaire, je suis contre… », suivi d’un long silence, il permet à chacun de penser « ben pourquoi ? C’est plutôt bien de lutter contre le gaspillage, non ?! Pourquoi tu dis çà Mathieu ?» . Il nous fait réfléchir et basculer vers un autre paradigme : schématiquement ne pas aller de la fourche vers la fourchette mais faire l’inverse !

Penser : « pourquoi on produit trop ? » au lieu de « pourquoi on consomme mal ? », et se battre pour une alimentation choisie et de qualité.

Il rappelle que Coluche, en 1985, ne souhaitait pas nourrir les pauvres mais les sortir de la pauvreté, nuance ! L’urgence d’hier est devenue pérenne aujourd’hui… La pauvreté se résout par l’accès au droit et à la justice sociale et non par un assistanat qui humilie des bénéficiaires vulnérables et fragilisés, souffrant d’obésité, de carences alimentaires, d’hypertension…

Assistanat qui parvient à peine à ce que les gens ne meurent pas de faim (« La France qui a faim** »). En plus, depuis 2020, l’Etat (c’est-à-dire, nous !) rachète aux grandes et moyennes surfaces leurs invendus proches de la date de péremption sous forme de défiscalisation à hauteur de 66% : un comble ! Le monstrueux problème du gaspillage doit être résolu par un changement des systèmes de production : produire moins et de meilleure qualité.

C’est quoi « le droit à l’alimentation » ? C’est une alimentation « accessible » en pré requis, une alimentation de qualité, digne, et qui inclut de rester en bonne santé, de prendre du plaisir à manger, de partager en convivialité, de pouvoir cuisiner selon ses valeurs, ses origines, sa religion… A ne pas confondre avec « être à l’abri de la faim », droit partiellement appliqué grâce aux aides alimentaires.

La sécurité sociale de l’alimentation reste à définir, à construire ensemble selon un schéma qui pourrait être le suivant. Chaque personne (adulte et enfant) reçoit une carte d’alimentation créditée de 150€/mois pour l’achat de produits conventionnés, à retirer dans des lieux également conventionnés (AMAP, cantines, restaurants, magasins…). Chacun cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins. Les personnes sans revenu ne cotisent pas mais ont une carte aussi.

Les cotisations sont prélevées sur la valeur ajoutée ds entreprises et sur les salaires bruts (Collectif pour une Sécurité Sociale de l’Alimentation*)

JNB23 - Et si on pouvait cultiver l’eau ? © TDL-Fédération-Hubert PERRY-GIRAUD

Samedi, 17:00, Ruche des initiatives

Projets, outils, présentés par certains bénévoles au sein du mouvement TDL…

Adeline de Lepinay a plusieurs cordes à son arc : elle est aussi passeuse de chants. Elle propose de nous faire chanter… Ahahah, même pas peur : je choisis le chant ! Et rejoins un groupe d’aventuriers. Enfin, certains font tout de même partie d’une chorale ;) Adeline va - en moins d’une heure ! - unir nos voix, nos tessitures, nos vibrations, nos émotions et nous faire chanter en polyphonie et a capella sur un chant de douleur, de colère, mais qui s’achève sur une note optimiste :

Les techniciens sont arrivés Les techniciens ont ordonné Aux paysans manipulés Toutes les haies ont arrachées Tout’ les collines ils ont rogné Toutes les mares ils ont bouché Les vert’prairies ils ont drainées L’Europe vert’ m’a torturé.e
« Remembrement » par le quadrille percheron Tradart. (Extrait, 3ème couplet)

Une autre manière de réunir des personnes différentes :))

Nous avons eu un franc succès après la traditionnelle photo de groupe en extérieur : près de 120 personnes, elles aussi rassemblées pour immortaliser ce week-end.

Samedi, 18:00 à … Soirée festive.

Pour mériter l’apéro des régions, il aura fallu répondre à un quizz sur TDL Pays de Loire : une gageure et pourtant, pari gagné haut la main grâce à des bénévoles et salariés hyper motivés !!!

On les comprend, les victuailles apportées par chacun étaient absolument délicieuses : fromages, charcuterie, vins, pommeau… Avant de déguster un diner breton ou mexicain. La journée s’est achevée par la présence du groupe Hamon Martin. Erwan aux flûtes, Jannick à l’accordéon diatonique, et Mathieu, chanteur, nous ont enchantés et fait danser une bonne partie de la soirée. Notre Dame des oiseaux de Fer, interprétée le matin par Adeline, a été jouée et chantée autrement par Mathieu. Sa voix puissante gronde, enfle et s’accélère au fur et à mesure des couplets. Le tempo est court, rythmé, répétitif : il cogne, il pénètre ! La musique est vibrante, magnétique. L’ensemble envoûte littéralement : le public est emporté…

… Notre-Dame des landes de terre Notre-Dame des chemins de long Notre-Dame des oiseaux de terre Notre-Dame des livres et des sons … On ne veut pas de tant de tant On ne veut pas de tant de fer Pour les avions il n’est plus temps On ne veut pas de votre enfer …
Paroles Hamon Martin

Bon, j’imagine que nombre d’entre vous connaissent déjà ce chant, surtout ceux qui se sont engagés fortement contre la construction de cet aéroport. Mais pour les autres, allez découvrir la totalité des paroles et regarder la vidéo : je suis certaine que vous ne le regretterez pas.

JNB23 - animation d'atelier en éducation populaire © TDL-Fédération-Hubert PERRY-GIRAUD

Dimanche 22 octobre, 9:00 5 Ateliers d’échanges et de pratiques.

  1. sécurité sociale de l’alimentation, accessibilité alimentaire, projets alimentaire de territoire :
  2. comment TDL se saisit du sujet ?
  3. la ferme, un lieu d’éducation populaire.
  4. éducation populaire : outil du pouvoir d’agir sur le foncier agricole.
  5. intervenir dans le débat public sur la préservation et le partage des terres : mission d’experts ?
  6. accompagner les cédants et PP : se sentir légitime par l’éducation populaire.

Gros dilemme car une seule inscription possible : « choisir, c’est renoncer » (A Gide)…

Tanguy va nous faire plancher avec beaucoup de sérieux sur le plaidoyer, après une présentation synthétique. Sur quoi il porte (PLOAA, PLV, PAT - ahhhh, non mais vraiment, on les adore, tous ces acronymes ! - commissions, foncière régionale) ; sur qui le fait ( bénévoles, salariés). Sur quels sont les freins (manque de légitimité, d’expertise, de disponibilité) ; sur les intervenants traditionnels (élus, chambres, SAFER…) ; sur quels sont les leviers (formations, préparation, mutualisation…) et sur quelles sont les modes d’action pour pouvoir bien agir (contestation, confrontation, négociation, coconstruction).

3 groupe sont constitués :

  • Comment construire les capacités, l’expertise, la légitimité ?
  • Qu’est-ce qui marche et qu’est-ce qui ne marche pas ? Quels sont les besoins ?
  • Qui fait quoi ( postures, recrutement) ?

Avec une question commune : quelle place pour l’éducation populaire ?

Quelques pistes à retenir :

  • faire une stratégie locale pour un plaidoyer,
  • avoir un référent national pour faire le lien avec les AT,
  • connaitre le contexte, les interlocuteurs, le sujet (doc/fiches synthèse ; si possible, expérience préalable ; connaissance des élus locaux et du terrain),
  • lister les ressources internes et externes (réveiller les « compétences dormantes »), les mutualiser (partage des compte-rendus, des avancées, hors GL).
  • formations (jeu de rôles),
  • importance du binôme ( en tutorat, parce qu’on n’entend pas tous la même chose, ou encore tout simplement parce que l’un peut être absent…

JNB23 - le dîner au chateau : un cadre magnifique pour travailler et se rencontrer © TDL-Fédération-Hubert PERRY-GIRAUD

Dimanche, 13:30 Spectacle de marionnettes

Nathalie nous divertit avec son spectacle sur le feuilleton TDL, un zoom sur la saison 20 et une retrospective sur les saisons passées. Les dialogues entre les deux personnages sont drôles, affûtés et tendres. On rit beaucoup lorsqu’un des deux raconte sa difficulté à comprendre l’organisation complexe du scénario TDL ou lorsque l’autre parle des bénévoles multi tâches…

On rit beaucoup et ça fait du bien :)) Il semblerait que le scénario de la saison prochaine tende vers celui de « l’Amour est dans le Pré » : on attend la suite avec impatience ;)

Dimanche, 13:45 Retour sur les ateliers.

Réflexion collective : et pour les 20 prochaines années, quelle éducation populaire à Terre de Liens ?

L’heure tourne, les trains attendent certains… Le temps manque, il faut aller vite et à l’essentiel ! Un rapporteur de chaque groupe vient tenter dire, en quelques mots, le résultat de la cogitation dominicale. Pas si simple d’être synthétique !!!

Dimanche, 15:30 Quelle éducation populaire dans ma pratique, dans mon AT ?

Pour clore ces journées, 6 tables rondes : 2 avec un groupe local (PDL et BZH), 2 avec l’association territoriale (PDL et IDF), une table ronde pour la Foncière et une pour la Fondation.

Et une déambulation en deux fois 20 minutes pour explorer et échanger sur l’éduc pop dans la structure à laquelle appartiennent les bénévoles accueillant et ceux déambulant…

Mardi 31 octobre, 6:00 : Ma conclusion, mon ressenti :))

Il y a eu tant de choses à découvrir et à partager au cours de ces 2 jours et demi ! Chaque atelier, chaque intervention avait pour fil d’Ariane la solidarité, l’engagement, la mise en commun des connaissances, des interrogations, des doutes… pour avancer et faire bouger les choses.

Je suis rentrée reconnaissante d’avoir reçu cette instruction, une partie de ces connaissances. Heureuse d’avoir pu partager, mettre en commun avec d’autres. « Rincée » par le flux d’informations reçues quasiment en continu pendant deux jours et demi, le disque dur de mon cerveau ayant désormais une capacité limitée ;). Un peu mieux éclairée sur ce qu’est l’éducation populaire et l’outil qu’elle représente pour faire entendre nos convictions. Ébranlée par l’éclairage sur le don et les violences alimentaires. Chamboulée, aussi, par la complexité des sujets abordés, et surtout par la gamme des moyens possibles qui va de la coconstruction à la confrontation, de pianissimo à fortissimo !

Il me semble qu’une des idées majeures de ce week-end a été le partage de ce que nous sommes, de nos complémentarités, de ce que nous portons en nous et pouvons apporter à notre association, en interne ou avec d’autres associations, une belle illustration de la fable jaïniste « les 6 aveugles et l’éléphant »*, qui nous enseigne la tolérance vis-vis de chaque point de vue. En relisant l’ensemble de ce que j’ai écrit, je ressens de nouveau ce que j’ai, un peu, perçu au cours de ces journées : découverte, écoute, respect, inquiétude, force, émerveillement, colère, engagement, action, joie, pouvoir, communication… L’équilibre entre la lutte et la tolérance est délicat, difficile. Comment, par exemple, réagir face à l’utilisation outrancière, jusqu’à preuve du contraire, du mot « écoterrorrisme » ? Ce mot, écoterrorisme, ne serait-il pas le miroir de la violence de notre société d’aujourd’hui qui projette chez l’autre ce qu’elle porte en elle depuis trop longtemps ?

Ma sélection, mes propos sont forcement partiels, ma conclusion personnelle. Ces mots figent et m’engagent. J’ai hésité à les poser, me demandant si la tribune le permettait : c’est tout de même autre chose que de les partager au sein du groupe local ! Je me suis dis finalement que oui, et j’espère vivement vous avoir donné envie de participer aux prochaines JNB :))

Merci à Claire M., Liselotte, Elisabeth, Christian, Périne, Chloé, Marie, Tanguy, Claire, Alexandra, Aurélie et à l’ensemble des salariées et bénévoles de TDL Pays de Loire et d’ailleurs qui ont rendu ce vikend formidable possible.

Merci à Geneviève, présidente de la Fédération TDL.

Merci aux intervenants extérieurs, avec, par ordre d’apparition : les bénévoles de Terre en Vie, Franck, Frédéric, Adeline, Mathieu.

Sylvie Z, bénévole AT BZH, groupe local Morbihan Est

Partager

© Terre de Liens 2024