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Publié le 3 juillet 2025 , mis à jour le 8 juillet 2025
Dans les champs plantés en agroforesterie, juin 2025
© Hélène Degrandpré pour Terre de Liens Île-de-FranceDes haies dans les champs, pour préserver la ressource en eau? C’est le défi relevé depuis plus de dix ans par deux paysan.ne.s seine-et-marnais. Leur expérience suscite l’intérêt d’un nombre croissant d’acteurs, dans un contexte d’effondrement de la biodiversité, de pollution des nappes phréatiques, de sécheresses et d’inondations.
En ce matin de juin, des dizaines de personnes se pressent pour visiter la ferme. La Fabrique Végétale, à Lumigny, dans la Brie, est connue pour son expérimentation de l’agroforesterie. L’associationAgrof’île, qui depuis 2016 travaille à l’intégration des arbres dans les systèmes de production agricole d’Ile-de-France, coorganise l’événement avec la Fondation du Patrimoine.
Sur cette ferme de 125 hectares, Rémi et Claire cultivent des céréales, des oléagineux, des plantes aromatiques et médicinales. Dès 2014, ils ont souhaité placer l’agroforesterie et la diversité des cultures au cœur de leur projet.
Mais dans la Brie, rares sont les haies implantées en plein champ et intégrées au système de production. « Rémi est l’un des premiers à avoir planté des haies alors qu’il n'était pas propriétaire. aussi, il a relevé le défi de planter des arbres sur des sols drainés » explique Valentin Verret, coordinateur à Agrof’ile. Deux contraintes qui freinent le développement de l'agroforesterie en Île-de-France.
De longue date, Terre de Liens accompagne la préservation de cette ferme : d’abord avec l’acquisition en 2011 d’une parcelle dite « des Sables du Lumigny », qui a accueilli le premier projet agroforestier. Aujourd’hui, la Foncière Terre de Liens est propriétaire également d’autres parcelles - 63,5 hectares au total – ainsi que les bâtiments d’exploitation et deux logement pour les paysans. La collecte de souscriptions citoyennes pour cette ferme est ouverte actuellement En savoir plus
Dès son installation, Rémi plante des haies, d’abord sur une parcelle non drainée. Aujourd’hui les visiteurs admirent les résultats. Rémi a choisi une vingtaine d’espèces d’arbres et une trentaine d’arbustes différents. Certains permettront de récolter des fruits, des fleurs pour les huiles essentielles de Claire, ou de produire du bois de chauffage.
Dix ans après les plantations, la biodiversité a pris ses aises : lombrics, insectes, oiseaux ... même les sangliers semblent rester dans les haies où ils se nourrissent, et délaissent les cultures.
Pierre Goletto délégué régional « patrimoine naturel et biodiversité » pour la Fondation du Patrimoine reconnaît le chant des alouettes. « C’est devenu si rare de les entendre » apprécie-t-il. Pierre Goletto avait l’habitude de venir acheter sa farine bio à la ferme. Lorsqu’il a su que Rémi voulait planter des haies sur le reste des parcelles drainées, il a proposé de présenter le projet auprès de la Fondation dans le cadre de son programme « Patrimoine naturel et biodiversité ». Leur soutien permet à Rémi de lancer son nouveau projet de plantations de haies et d’aménagements hydraulique sur 65 hectares, avec un réseau de drainage de surface constitué de noues reliées à des fossés, permettant de prendre le relais du drainage souterrain en cas d’un colmatage futur, et d’améliorer certaines zones dont le drainage actuel est dysfonctionnel.
En savoir plus sur le projet financé par la fondation du patrimoine
Dans cette région, le drainage est omniprésent, souvent depuis des siècles.
À la Fabrique Végétale, des fossés bordés d’arbres sont creusés sur la largeur our remplacer les drains. Sur les longueurs alternent des noues de 30 à 45 cm de profondeurs pour évacuer l’eau pendant les mois de fortes pluies. En parallèle, des bandes d’arbres choisis pour leur système racinaire non agressif sont plantés à 45 mètres des noues.
Le projet de la Fabrique Végétale suscite l’intérêt de l’INRAE. JulienTournebize, hydrologue specialisé dan sl'étude des eaux souterraines, explique l’enjeu scientifique : « Existe-t-il une alternative au drainage enterré ? Peut-on évacuer autant d'eau avec les arbres et les fossés qu’avec un drainage souterrain ? » Son équipe a mis en place un système de mesures pour évaluer la performance hydraulique. « Nous faisons des prélèvements d'eau régulièrement. Nous constatons déjà de faibles concentrations en nitrates comparé à ce qu’on peut voir dans le secteur ».
Ce programme de recherche de deux ans est financé par l’Agence de l’Eau Seine-Normandie et l’université Paris Saclay. La qualité de l’eau des nappes souterraines est en effet une préoccupation majeure pour l’Agence de l’Eau : « Nous sommes ici sur une aire d'alimentation du captage d’eau. On y retrouve trop de nitrates et de produits phytosanitaires. Nous abandonnons des dizaines de captages. » explique Jean-Baptiste Révillon, Chef du service Marne Seine Essonne.
L’Agence de l’Eau finance également le projet de recherche de Claire qui, en plus de son activité à la ferme, est microbiologiste. Elle analyse l’impact de l’agroforesterie sur l’assimilation du phosphore par les cultures.
Alors que les épisodes de crues et de sécheresses exceptionnelles se multiplient, l’expérimentation d’une alternative au drainage souterrain et à l’utilisation massive d’intrants capte l’attention des acteurs de l’eau.
Rémi, lui, constate que ses rendements sur les parcelles avec des haies sont restés stables ces deux dernières années, malgré la sécheresse et des pluies diluviennes.
En plaçant une partie de votre épargne à la Foncière Terre de Liens
(à partir de 106 euros), vous pouvez choisir de financer l'acquisition de cette ferme,
pour participer concrètement à sa préservation sur le court, moyen et très long terme.
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