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Actualités
Publié le 12 juin 2025 , mis à jour le 13 juin 2025
En Seine-et-Marne, Anne-Charlotte et Sylvain ont repris la ferme familiale qui produit désormais des céréales, farines, lait végétaux et graines decortiquées en agriculture biologique. Mi-2025, une parcelle a été acquise par Terre de liens.
Fin mai, à la ferme de la Tessonnerie, à Voinsles (77), une cinquantaine de personnes – bénévoles et salariés Terre de liens, partenaires ou acteurs locaux – étaient réunies pour fêter l’acquisition d’une parcelle de 23 hectares (ha) par la Fondation Terre de liens et en lien avec la Safer Île-de-France, avec 80 % de financements issus de l’agence de l’eau Seine-Normandie (AESN) et de la Ville de Paris. Cette ferme familiale de 145ha, reprise en 2018 par Anne-Charlotte Beaugrand et son conjoint sylvain, se situe au cœur d’une zone boisée et de cultures céréalières et se distingue par des vestiges de meurtrières et son pigeonnier.
Anne-Charlotte, accompagnée de son chien « Phyto », nous propose une visite de la ferme. Elle nous fait remarquer les coquelicots qui poussent au bord de la parcelle où sont cultivés de la luzerne, du blé et des féveroles de printemps. Dans leur démarche agroécologique, qui intègre le respect du cahier des charges de l’agriculture biologique (AB) et la limitation du travail du sol, Anne-Charlotte et Sylvain accueillent aussi un apiculteur, qui produit du miel de sarrasin et un berger. « Il vient six mois par an, c’est un vrai partenariat, car il faut anticiper sa présence pour l’implantation des cultures », note Anne-Charlotte. D’autres projets sont envisagés, comme l’implantation de haies ou l’agroforesterie ou la rénovation d’un bâtiment pour en faire un gîte, mais tout cela nécessitent du temps et des moyens.
Le couple a déjà développé deux ateliers de transformation. Dans un petit local, Anne-Charlotte passe un jour par semaine à transformer le soja en une soixantaine de bouteilles de boisson végétale. Un autre atelier est constitué d'un moulin et d'une décortiqueuse permettant de faire diverses farines et des graines décortiquées (soya et petit épeautre) vendues en circuit court et à la boutique de la ferme. "On est très épaulés par les voisins : il y a six ou sept fermes bio dans un rayon de 20km. Nous avons créé une filière malt ensemble et cela nous permet de vendre notre orge, malté, à une brasserie locale, à un prix juste", ajoute Anne-Charlotte.
Une partie des productions de la ferme, comme le lait de soja, les farines, les pâtes, les légumineuses et les graines de soja ou de petit épeautre sont vendues sur place, sur le site internet de la ferme et en circuits courts, de même que les miels des frères Arnoud ou les bières Deck et Denohue issus de la ferme.
On est sur une ferme en grande cultures mais avec des rotations, qui intègrent beaucoup de légumineuses et de la luzerne. Cela montre qu’on peut flécher les grandes cultures vers l’alimentation humaine et pas vers l’export ou les agrocarburants .
Président de la Fondation Terre de Liens
Passer au bio était essentiel pour Anne Charlotte, qui souhaite aussi produire une alimentation locale. Mais les journées sont longues et l’équilibre économique précaire, les fermiers se questionnent :
On travaillait tous les deux dans l’environnement. Lorsque mon père a dû partir à la retraite, on s’est dit que si on ne reprenait pas, personne ne le ferait. Mais la transition, si on veut des fermes en bio et arrêter l’agrandissement, c’est un vrai problème. Jusqu’à quand on va pouvoir vivre de cette passion ?
Fermière à la Tessonnerie
Alors qu’une partie des terres de la famille doit être vendue, des contacts sont pris avec Terre de liens afin pour qu’elle puisse acquérir cette parcelle de 23 hectares, « pour des raisons éthiques, car on voulait maintenir la bio sur ces terres ». Les terres sont situées sur trois aires d’alimentation de captage pour l’eau potable des franciliens.
Il reste 900 captages sur le territoire de l’agence de l’eau, 442 ont été abandonnés depuis 2000, dont 30% en raison des pollutions d’origine agricole. L’abandon de ces captages est révélateur d'une dégradation sensible de la ressource en eau.
Chef du service Marne Seine Essonne, AESN
Pour faire face, l'AESN finance donc le développement de filières à bas niveau d’intrant et accompagne la mise en réserve de terres ou leur acquisition pour sécuriser les exploitations en agriculture biologique, la solution la plus efficace pour protéger les captages. La Mairie de Paris est aussi fortement engagée dans le projet :
Ce projet illustre parfaitement ce que nous souhaitons construire avec les territoires : une coopération concrète pour préserver les terres agricoles, soutenir les agriculteurs bio et protéger nos ressources en eau, dans une logique de réciprocité entre ville et campagne
Adjointe à la Mairie de Paris, en charge de l'alimentation durable, de l'agriculture et des circuits courts
Compte tenu des enjeux, cette acquisition a donc été réalisée avec 80 % de financements de l’Agence de l’Eau Seine-Normandie et de la Mairie de Paris.
Pour compléter le financement de l’achat de cette parcelle, la Fondation Terre de Liens a ouvert une collecte de dons en ligne, ouverte aux citoyens qui souhaitent participer au projet. Les dons pour cette ferme peuvent bénéficier d’une réduction d’impôt (voir conditions)
AVANTAGES FISCAUX
Si vous êtes imposable, une partie du montant de votre don peut être déduit de votre impôt. Nous vous enverrons un reçu fiscal qui vous pourrez transmettre aux impôts.
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Article publié avec le soutien de l'agence de l'eau Seine Normandie et de la Ville de Paris
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