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“Ring du Salon de l’agriculture” : le grand débat et les terres agricoles KO par le gouvernement

Publié le 23 février 2024 , mis à jour le 23 février 2024

Terre de Liens vient d’apprendre que le Grand Débat voulu par E. Macron n’aura pas lieu. Tout dans ce dispositif, y compris son annulation, nous apparaît comme profondément anti-démocratique :

D’abord, nous regrettons que le président Macron aurait préféré débattre plutôt qu’agir : Terre de Liens et de nombreuses organisations de la société civile formulent des recommandations dans de nombreuses instances censées recueillir les paroles de tous les acteurs. Ce depuis plusieurs années, sans avoir l’oreille du gouvernement, plus prompt à répondre aux demandes de l’agro-industrie. 

Ensuite, Terre de Liens s’alarme de voir le président de la République si sensible au chantage de la FNSEA, qui n’aurait su s’asseoir aux côtés des Soulèvements de la Terre. Terre de Liens s’était associé au recours devant le conseil d’État contre leur procédure de dissolution et continue de dénoncer la criminalisation des mouvements sociaux et écologiques.

Enfin, le président déplace dans l’arène médiatique ce qui doit se jouer au parlement : il a promis en septembre 2022 une loi pour l’avenir et l’orientation agricoles. Non seulement l’arrivée de la loi devant le parlement n’en finit pas d’être retardée, mais en plus le gouvernement a vidé le projet de loi de sa substance pour mettre dans un “pacte” des éléments décisifs tels que le sujet du foncier agricole. C’est une façon de court-circuiter le parlement, et donc la voie démocratique. À l’heure où le gouvernement s’agite pour mettre l’objectif de la souveraineté alimentaire dans la loi, il ferait mieux de travailler à la garantir.

Les mesures prévues par le gouvernement pour défendre le renouvellement des générations agricoles et la souveraineté alimentaire sont littéralement hors sol, puisque rien n’y est prévu pour que la relève agricole accède aux terres.
dénonce Tanguy Martin,

chargé de plaidoyer de Terre de Liens

Terre de Liens estime qu’à l’heure actuelle, les terres agricoles sont mises KO par le gouvernement, tenté de maintenir une agriculture tournée vers l’export et la spéculation au lieu d’assurer une agriculture nourricière et protectrice du vivant. 

Plus d’un quart des agriculteurs et agricultrices va partir à la retraite d’ici 2030 : ce sont six millions d’hectares qui vont changer de mains. Si les candidat·es à la reprise ne manquent pas, ils et elles n’arrivent pas à accéder aux terres agricoles. Notre rapport paru le 20 février le montre : il sera impossible d’endiguer la disparition des fermes et des agriculteur·trices si le gouvernement ne réhausse pas drastiquement son investissement. Telles que programmées, les aides de l'Etat couvrent 0,5% des besoins en terres pour les installations. C’est cette alerte que nous lançons et sur laquelle nous attendons une réponse du gouvernement, et ce dans une instance vraiment démocratique et non lors d’un débat qui n’a de démocratique que le nom.

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