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Actualités
Publié le 6 février 2024 , mis à jour le 15 octobre 2025
C’est le cri de désespoir et de colère qu’ont exprimé les agriculteurs et agricultrices durant les fortes mobilisations de janvier. Pourtant, de la terre, il n’en a jamais été question lors des blocages et négociations. Et pour cause : cette question révèle les grandes inégalités.
Les dirigeant·es agricoles qui ont la parole ont davantage à perdre qu’à gagner à ce que la question du foncier soit mise sur la table. En effet, les revenus ne sont pas seulement bas : il sont inégaux. Les personnes qui s’en tirent le mieux sont celles qui ont réussi à agrandir les surfaces de leurs exploitations, pour toucher plus de primes PAC, distribuées à l’hectare, sans pour autant embaucher plus.
Ce mécanisme est néfaste :
À l'œil nu, les terres sont là, immuables, cultivées, pâturées, 26 millions d’hectares, soit la moitié du territoire métropolitain. Aux jumelles en revanche...
L’agriculture n’a jamais été aussi productive, et pourtant, chaque gain de productivité est battu en brèche par des prix qui flanchent (pour augmenter les marges des intermédiaires) et des charges qui augmentent (pour remplir le réservoir du tracteur).
La variable d’ajustement ? Les surfaces agricoles ! S’agrandir, encore et toujours.
20 % des fermes les plus grandes (136 hectares en moyenne) couvrent 40 % des terres agricoles (10 millions d’hectares).
S’agrandir pour produire plus et espérer maintenir son revenu est un leurre, car cela implique de s’équiper pour travailler plus de surface sans augmenter la main d'œuvre : les engrais, les robots, les tracteurs - héros des mobilisations de janvier, symboles de modernité… et d’inégalités - rendent les agriculteur·trices plus dépendants aux énergies fossiles (carburant, gaz pour les engrais) dont les prix se sont envolés depuis l’invasion de l’Ukraine (+30%).
S’agrandir pour toucher plus d’aides de la PAC. Les aides du premier pilier sont versées en fonction de la surface des fermes et non en fonction du travail qui y est réalisé. La PAC encourage donc la concentration des terres. La PAC a bon dos, mais faut-il rappeler que la clé de répartition de ces aides se décide au niveau national, que la FNSEA occupe une place de choix à la table des négociations, qu’elle s’est félicitée des arbitrages français ?
La concurrence est rude entre les agriculteur·trices pour les terres agricoles. Mais tout cela est passé sous silence.
De toute urgence, il faut :
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