Une ferme Terre de Liens
Trois bénévoles et une salariée régionale (Johana), sommes intervenus, le 30 janvier 2024, pendant deux heures auprès de 17 apprentis (deux femmes seulement) en seconde (15/16 ans) au lycée agricole de Montoire. Nos objectifs, en accord avec l’enseignante qui nous accueillait, étaient de réaliser une présentation respective des intervenants et des apprentis, une présentation de l’activité et du fonctionnement de Terre de Liens (TDL) et une présentation des organismes professionnels agricoles et des associations solidaires gravitant autour de l’agriculture.
A l’issue de notre propre présentation, nous leur avons demandé de décrire sommairement, chacun-e leur tour, l’exploitation sur laquelle elles/ils travaillent (implantation, surface, productions, nombre d’emplois...) afin de donner une place à leur parole et de partir de leur vécu pour mener notre intervention. Tou-te-s sont embauché-e-s dans des exploitations « conventionnelles » (départements 72, 37 et 41) dont une seule est en conversion vers le bio ; 4 seulement sont enfants d’agriculteurs.
Les représentations de l’agriculture qu’elles/ils ont exprimées oralement sont quasi- exclusivement centrées sur la production (bétail, céréales, rendement, matériels…). Les grands absents sont la terre, l’humain, l’environnement et l’alimentation humaine mais ils n’abordent pas non plus les conditions de travail, les revenus ou les satisfactions à exercer.
Assez souvent, la parole est accaparée par un ou 2 jeunes qui se font les avocats zélés de l’agro-productivisme. On entend même « Pourquoi vous voulez obliger les agriculteurs à faire du bio, c’est à nous de décider de ce que nous voulons faire, pas aux propriétaires des terres ! », « Mais si Terre de Liens achète toutes les terres agricoles, les jeunes ne pourront plus s’installer ! ».
Cependant, en cadrant le débat et en faisant circuler la parole, et avec l’aide de l’enseignante, nous arrivons à les faire échanger entre eux et à leur présenter des connaissances et nos convictions sur l’emploi agricole, l’accompagnement à l’installation, l’accaparement des terres, la valorisation des produits sur la ferme, les différents baux ruraux, la transmission d’une ferme, les circuits courts de distribution, la préservation des paysages, le remplacement des générations d’agriculteurs, les changements de mentalités et de modèle agricole…
Même s’ils restent adaptés à leur jeune âge et à leur expérience partielle de la diversité et de la complexité du monde agricole, les échanges sont nombreux et riches.
Après avoir présenté plus précisément TdL, nous avons conclu par un rapide inventaire des différents organismes professionnels agricoles.
Alors que leurs camarades quittaient la salle, 2 apprentis nous ont posé des questions assez précises sur l’action de TdL en matière d’accompagnement à l’installation et d’accès au foncier.
Nous avons semé...
Merci à Didier, Irène et Jacques pour la rédaction de cet article !
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