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Autour des fermiers, une assemblée générale francilienne placée sous le signe de la biodiversité

Publié le 2 mai 2024 , mis à jour le 2 mai 2024

© Nico Foss

Une journée… extraordinaire ! Pour ce rendez-vous annuel, on n’avait jamais été aussi nombreux et nombreuses.

Le samedi 6 avril, l’assemblée générale de Terre de Liens Île-de-France a réuni plus de 130 personnes : des adhérents avant tout mais aussi des actionnaires et des donateurs, désireux de découvrir les actions que Terre de Liens mène près de chez eux et de rencontrer les forces vives de l’association.

Dans le cadre exceptionnel de l’école du Breuil , le programme avait été pensé pour faciliter le partage, les échanges et les rencontres... tout en profitant du magnifique jardin de l’école, entretenu par ses élèves.

La matinée était dédiée aux assemblées générales, ordinaire et extraordinaire ; dans l’après-midi, après un temps de « café-rencontres », nous nous sommes réunis autour des fermiers invités pour la table ronde « Terre de Liens : des solutions concrètes pour préserver la biodiversité ».

L’assemblée générale, le matin

Ouverture de la journée avec Mme Monjauze, directrice du développement à l’école du Breuil, qui nous a accueillis chaleureusement et qui nous a présenté l’école en mettant en lumière les objectifs que nous partageons pour accompagner les paysans et les paysannes de demain.

Place ensuite aux rapports de l’année 2023. Vous pouvez consulter ces rapports ici.

  • Le rapport d’activité a été présenté à plusieurs voix, par les salariées et les administrateurs qui participent activement aux différentes actions.
  • Le bilan financier témoigne de la bonne santé financière de l’association, qui multiplie les efforts pour augmenter son autonomie financière et sa capacité d’action. Ont été remerciés, tout particulièrement, les adhérents et les donateurs dont le soutien est précieux. À noter, si vous avez des compétences ou des appétences en comptabilité et gestion que vous souhaitez mettre à disposition de notre association, n’hésitez pas à nous écrire, un nouveau groupe de travail est en cours de création !
  • Le rapport d’orientation 2024 permet de se projeter vers l’avenir, avec des objectifs ambitieux qui poursuivent nos engagements sur le moyen et sur le long terme.

Repas et café-rencontres

Le délicieux repas offert par l’association a été suivi d’une longue pause café : deux espaces avaient été aménagés pour inviter à prolonger les conversations de façon informelle, pour découvrir les ressources disponibles sur le papier et sur le web, pour échanger de vive voix avec les salariés, les bénévoles et les autres membres de l’association. L’espace « Abiosol : que fait Terre de Liens pour accompagner les paysans et paysannes de demain » ne désemplissait pas !

Par ailleurs, les référents des groupes locaux présents ont pu échanger avec les personnes habitant à proximité ; les personnes intéressées par le bénévolat ont pu manifester leur intérêt, tout le monde a eu l’occasion de partager ses idées et questionnements et se projeter dans l’actualité de l’association pour continuer à avancer ensemble...

Vint enfin le moment tant attendu : la table ronde biodiversité !

Table ronde Biodiversité © Sylvie Collinet

Nous ont rejoints à cette occasion, Abdenour Hammad, éleveur à la ferme de Toussacq, Bastien Paix, paysan-boulanger à la ferme de Combreux et Rémi Seingier, paysan en grandes cultures à la Fabrique Végétale de Lumigny. Marion Maréchal, responsable du programme biodiversité à la fondation Terre de Liens (précisons qu’elle n’est que l’homonyme d’une personnalité politique avec laquelle nous n’avons aucun lien), a fait le déplacement depuis la Drôme pour présenter le programme biodiversité de la Fondation Terre de Liens au niveau national ; son témoignage a été complété par Margaux Sauvage, chargée de mission suivi des fermes à Terre de Liens Île-de-France et qui suit les projets franciliens au quotidien. Sylviane Delmas, elle, déléguée régionale adjointe de la LPO Île-de-France (Ligue pour la Protection des Oiseaux), a enrichi la discussion par un témoignage passionnant sur la vie des oiseaux dans les espaces cultivés.

Dans le contexte politique actuel, ces témoignages ont permis de donner corps à des initiatives porteuses de solutions pour l’avenir. Agroforesterie, diversification des activités et des cultures, utilisation des entrants dans un cycle vertueux, drainage et gestion du cycle de l’eau... les sujets évoqués ont été nombreux.

Vous n’étiez pas là ? Pas de souci, nous vous invitons à rencontrer les fermiers lors des prochains rendez-vous organisés à la ferme, que vous retrouverez dans cette newsletter et dans les prochaines !

En complément, si ce n’est déjà fait, nous vous invitons à découvrir l’article publié dans notre dernière newsletter « Biodiversité : un programme national, des actions en Île-de-France ».

Pour finir en beauté, nous partageons quelques témoignages des fermiers, issus des échanges de l’après-midi :

De gauche à droite : Bastien Paix, Abdennour Hammad, Rémi Seingier © Sylvie Collinet

Rémi Seingier, paysan en grandes cultures à la Fabrique Végétale à Lumigny

« Nous trois fermiers, faisons partie de l’écosystème, de l’écologie de la ferme. Nous sommes tous des êtres vivants qui avons une influence sur notre milieu. Et donc, sur la ferme, on essaie d’avoir une influence aussi peu destructrice que possible envers nos voisins que sont les oiseaux, les insectes, les vertébrés et les invertébrés. »

« On essaie d’être le plus diversifié dans nos pratiques, c’est passionnant et ouvert à tout type de profil, ce n’est pas parce qu’on n’est pas fils de paysan et paysanne qu’on ne peut pas être agriculteur. On a besoin d’agriculteurs et c’est peut-être une manière hyper-intéressante d’habiter à la campagne, d’habiter son territoire. »

« On fait le choix du circuit court, une forme de résistance à l’agrandissement, qui permet de garder un contrôle sur la production, sur l’échelle de notre production pour essayer de ne pas être trop envahissant dans notre milieu. »

« Ici, personne n’est exploitant agricole ; on est tous agriculteurs, cultivateurs, paysans… Et on n’exploite vraiment personne ! Cette erreur de langage nous est imposée administrativement… »

Abdennour Hammad, éleveur de chèvres et fromager à Toussacq

« Le propriétaire de la ferme (75 ha) est la coopérative Les champs des possibles dont le but est de proposer un espace-test d’activités agricoles, très utile pour tous ceux qui ne viennent pas du monde agricole. Et le fait qu’il y ait un partenariat entre Terre de Liens et les Champs des Possibles est déjà un facteur de biodiversité en soi, car c’est une ferme historiquement céréalière et installer ici une “couveuse d’activités” sur 75 ha.

il y a de quoi faire ! Les activités sont complémentaires entre elles et contribuent à la biodiversité locale. Actuellement, il y a deux maraîchers, Isabelle et moi qui sommes associés et faisons de l’élevage de chèvres et de cochon et de la transformation fromagère, un traiteur qui fait de la transformation végétale (conserve, soupe, tartinade…), une personne s’occupe de la boutique à temps plein, une boulangère, et deux personnes qui font de l’accueil pédagogique. »

Bastien, paysan-boulanger à la ferme de Combreux

« Je fais partie d’un collectif de huit personnes : un maraîcher et une maraichère qui accueillent une “couvée” de trois personnes ; une personne qui cultive des arbres fruitiers, des petits fruits… tous les fruits qui peuvent se cultiver sauf les pommes… Un apiculteur nous a rejoints récemment qui a fait le choix d’élever des abeilles noires ; moi-même paysan-boulanger sur 60 ha. Il y a trois personnes qui font partie du collectif, qui vivent sur place mais ne font pas d’agriculture mais qui font vivre la ferme d’une autre manière en accueillant des événements culturels ».

« La biodiversité commence par la biodiversité des êtres humains. Le fait de travailler avec les amapiens et amapiennes permet de développer cette biodiversité : il y a toujours plein de monde à la ferme pour des chantiers participatifs, des fêtes, des repas… C’est autant plaisant de voir fourmiller des amapiens et amapiennes que de voir les abeilles butiner les fleurs ! »

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